Tour de France : la paix avant la fête ?

Chris Froome est à la veille d'un premier sacre sur le Tour de France - -
Les organisateurs de ce 100e Tour de France avaient frappé fort. En décidant de programmer une courte étape de 125 km, mais particulièrement accidentée, autour d’Annecy, ils espéraient sans doute que l’arrivée au Semnoz s’inscrive comme le juge de paix de cette Grande Boucle. Mais en éteignant assez tôt le suspense, Christopher Froome a réduit à néant les espoirs des Contador, Quintana ou encore Kreuziger. « Cette étape va en étonner plus d'un, décryptait Jean-François Pescheux au moment de dévoiler le parcours. 125 kilomètres seulement, mais quel parcours ! Quasiment jamais de repos. Les coureurs seront toujours en prise jusqu'à l'arrivée inédite. »
Mais bien installés aux deuxième et troisième places, Alberto Contador (2e à 5’11) et Nairo Quintana (3e à 5’32) ne semblent pas prêts à se livrer à la grande bagarre. « Ça me semble difficile de tenter des choses qui puissent marcher demain (samedi), lance Philippe Mauduit, le directeur sportif de Contador. Pour le maillot jaune, je pense que la messe est dite. On va essayer de confirmer les acquis. » Même son de cloche du côté d’Eusebio Unzue, manager de Movistar : « Nous allons essayer de maintenir la place sur le podium. S’il y a la possibilité de gagner une place, bien sûr, mais pour l’instant nous sommes très contents. »
Guimard : « On restera sur un marquage à la culotte »
Un col de première catégorie, un de deuxième, trois de troisième et surtout l’arriver hors-catégorie au Semnoz, avec une montée de 10,7 km proposant 8,5 % de pente en moyenne pour une étape de 3800m de dénivelé. Face à l’abattement général et en considérant le parcours largement favorable à Christopher Froome, le Britannique aurait-il course gagnée ? « On verra, glisse-t-il dans un sourire. C’est la dernière journée du classement général. Ce ne sont que 125 km mais ça ne fait que monter et descendre. C’est une étape difficile. »
Cette grande étape sur le papier risque donc d’accoucher d’une souris au niveau du classement général. « C’est l’étape de rattrapage, juge Cyrille Guimard. Pourra-t-elle jouer un grand rôle au niveau du classement général ? Il pourrait y avoir une grande bagarre. Attaquer, c’est bien. Tenter quelque chose, c’est bien. Mais tout perdre dans la dernière étape de montagne, c’est dangereux aussi. Je pense qu’on restera sur un marquage à la culotte. Il y aura peut-être des attaques dans les trois derniers kilomètres, mais il n’y aura pas de révolution. »
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