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Tour de France : Le bad boy Cavendish refait des siennes

Mark Cavendish

Mark Cavendish - -

Mark Cavendish a marqué de son empreinte la 10e étape entre Saint-Gildas-des-Bois et Saint-Malo. Auteur d’une manœuvre dangereuse lors du sprint final, le Britannique (3e) s’en tire bien, sans la moindre sanction, mais renoue avec son sulfureux passé.

Difficile de sortir de l’ombre de Mark Cavendish. Même lorsqu’on le bat. Marcel Kittel peut en témoigner. Ce mardi, le sprinteur d’Argos-Shimano a coupé la ligne d’arrivée le premier à Saint-Malo, mais c’est le « TGV de l’île de Man » dont tout le monde parle. Lors de l’emballage final dans la cité corsaire, on n’a vu que lui. Placé en 3e position à 200m de l’arrivée, Cavendish tente de suivre le démarrage de Marcel Kittel et André Greipel. Sur sa route, Tom Veelers. Pas grave.

Le coureur néerlandais, coéquipier de Kittel chez Argos-Shimano, décélère après avoir fait son job. Et reste sur sa ligne. Au contraire de Cavendish, qui effectue un écart sur sa gauche et fait chuter Veelers à l’aide du coude pour se frayer un chemin. « J’étais en bonne place. J'ai ralenti un peu et tout d'un coup, Cavendish m'est rentré dedans en me heurtant à l'épaule, raconte Veelers. J'ai plein d'ecchymoses mais ça ira. »

Une manœuvre qui aurait pu avoir des conséquences autrement plus grave si d’autres coureurs, à l’image de Peter Sagan, n’avait pas réussi à éviter la chute quasi-miraculeusement. « Il s’est senti à un moment dominé et il s’est dit que la ligne droite était le chemin le plus court, et que même s’il y avait un petit “rond-point mobile”, il allait le pousser. C’était plus que très limite et ça mérite une sanction », estime Cyrille Guimard, membre de la Dream Team RMC Sport. De sanction, les commissaires de course ont décidé, à la surprise générale, de ne pas en donner.

« Quand on revoit les images vues du ciel, la faute vient de Veelers, qui emmène le sprint et qui se relève. Il va beaucoup moins vite et en plus il s’écarte », justifie Jean-François Pescheux, le directeur de course. « C’est une réaction normale. Quand quelqu’un vient sur ta ligne, tu mets un peu l’épaule. Je pense que Cavendish a bien fait », déclare de son côté Sean Kelly, quadruple vainqueur du classement par points dans les années 80.

Cavendish : « Si c’est de ma faute, je suis désolé »

Discret depuis plusieurs mois, Mark Cavendish semblait s’être refait une virginité dans le peloton après en avoir été longtemps l’enfant terrible, au cœur de nombreuse chutes. Tout a été balayé avec cette étape bretonne. Loin d’être impérial depuis le début de cette Grande Boucle, où il ne s’est imposé qu’à Marseille (5e étape), le Britannique a dévoilé au grand jour sa frustration. Car avec Kittel, Sagan ou encore Greipel, les sprints sur ce Tour ne lui sont plus réservés. « Il est tellement méchant dans le sprint. Après avoir touché, il s’est rendu compte qu’il avait fait une connerie, souligne Guimard. En franchissant la ligne, il n’était pas tout à fait rassuré. »

Petites lunettes carrées posées sur le nez, le champion du monde 2011 n’en menait effectivement pas large devant son bus. Et a voulu éteindre la polémique : « Je n'ai pas encore revu les images mais si c'est de ma faute, je suis désolé. » Et même si le « Cav’ » a attendu que Nacer Bouhanni (FDJ), ancien boxeur, déserte les routes du Tour pour jouer des coudes, Cyrille Guimard souligne combien le coureur d’Omega Pharma – Quick Step a le combat dans le sang : « Avec Cavendish, il y avait quand même un pirate aujourd’hui à Saint-Malo. »

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Alexandre Alain avec Pierre-Yves Leroux