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TOUR DE FRANCE : le bon coup de Froome et Contador

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Chris Froome (Sky) et Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) ont su profiter des cassures d’une deuxième étape du Tour de France marquée par le vent et la pluie, et remportée par Andre Greipel à Zélande, pour réaliser la bonne opération de ce dimanche et prendre près de 1’30’’ à Vincenzo Nibali (Astana) et Nairo Quintana (Movistar) au général. La bagarre est lancée.

On prévoyait du vent, des conditions terribles et des banderilles dans tous les sens. On a eu la totale. On espérait une bataille dantesque. On a eu la guerre et ses victimes de renom. Redoutée par les coureurs, attendue par les suiveurs, la deuxième étape du Tour 2015 n’a pas déçu. Au bout des 166 kilomètres entre Utrecht et Zélande, Andre Geipel a levé les bras et Fabian Cancellara revêtu le maillot jaune. Mais les grands vainqueurs s’appellent bien Chris Froome (Sky) et Alberto Contador (Tinkoff-Saxo). La conséquence d’une course qui s’est animée plus tôt qu’on ne le pensait. Question de météo.

A 56 kilomètres de l’arrivée, au cœur des bourrasques et au plus fort de la pluie, presque sous la tempête, l’accélération des équipes de grands sprinteurs, les Etixx-Quick Step de Mark Cavendish (dont un Tony Martin deuxième du général qui pouvait rêver du maillot de leader) et les Lotto-Soudal de Greipel, faisait voler le peloton en éclats à la sortie d’un rond-point. La demi-heure qui suivait allait tout changer. Des groupes se formaient, d’autres se déformaient. Au final, deux groupes se constituaient. Devant, parmi les 24 rescapés en tête de course, le duo Froome-Contador – qui n’avait même pas à trop se dépenser dans les coups de pédale – pouvait savourer son bon coup réalisé au placement et à l’expérience.

Pinot : « Ça s’est joué à pas grand-chose… »

« Il y a eu une cassure, Nibali n’y était pas et ils en ont profité », expliquait Marc Madiot, le manager de la FDJ, sur la ligne d’arrivée. Les piégés ? Du beau monde. Vincenzo Nibali (Astana), Nairo Quintana (Movistar), Jean-Christophe Péraud (AG2R La Mondiale), Thibaut Pinot (FDJ), Romain Bardet (AG2R La Mondiale) ou encore Alejandro Valverde (Movistar) et Joaquim Rodriguez (Katusha). Les deux autres favoris et toute la ribambelle des outsiders, à l'exception du malin Tejay van Garderen (BMC). Sur la ligne d’arrivée, l’écart frappait comme une claque : 1’28’’ sur Froome, 1’24’’ sur Contador. De quoi sortir les calculettes et faire les comptes. Au général, Froome compte 12 secondes d’avance sur Contador, fin tacticien qui avait déjà montré son envie de bordure avec un coup d’essai de ses Tinkoff-Saxo à un peu plus de 100 kilomètres de l’arrivée. Mais désormais, Nibali est à 1’21’’ du Britannique. Et Quintana à… 1’39’’ ! Pas encore d’immenses écarts non plus mais des matelas plutôt conséquent après seulement deux jours de course. Du côté des troupes tricolores, si Péraud se retrouve à 1'37'' de Froome et Bardet déjà à 2'12'', les deux bons coups du jour sont pour Tony Gallopin (Lotto-Soudal) et le jeune et prometteur Warren Barguil (Giant-Alpecin), qui ont tous les deux terminé dans le bon groupe. Ils sont désormais les deux meilleurs Français au général, Gallopin 15e, Barguil 22e. 

Devant les « Quatre Fantastiques » à l’issue du chrono de samedi, Pinot ne peut pour sa part que constater les dégâts : si Nibali et Quintana restent 2 et 20 secondes derrière lui, Froome possède 1’19’’ d’avance sur le Français et Contador 1’07’’. « Ça aurait pu être mieux, ça aurait pu être pire », constate Madiot. Et l’intéressé, Pinot, de masquer une déception qui doit pourtant être bien réelle après le sourire du chrono : « Ça s’est joué à pas grand-chose pour prendre le bon groupe, à deux mètres près, c’est comme ça, c’est la course. Il faut être un peu mieux placé. Ça devait être une belle étape à regarder… Il peut y avoir des rebondissements tous les jours et il y en a eu un aujourd’hui. » On connait deux leaders qui ne doivent pas en être mécontents.

Alexandre Herbinet