Tour de France : le vent tourne

Leader du Tour de France, Chris Froome ne s’attendait certainement pas à passer une journée aussi difficile ce vendredi vers Saint-Amand-Montrond. C’est finalement la meute de ses poursuivants qui reprend espoir.

Christopher Froome a préféré attendre un peu avant de répondre à la presse. Comme il en a l’habitude, le Britannique s’est imposé quelques minutes sur un home-trainer dès l’étape terminée. Comme s’il n’avait pas assez roulé ce vendredi. Lancé à la poursuite des Contador, Ten Dam ou Mollema, Froome a abandonné plus d’une minute à ses poursuivants au classement général. Inattendu. « Je suis un peu déçu, a expliqué le maillot jaune après l’arrivée. J’ai perdu une minute mais j’ai encore le maillot jaune pour plus de deux minutes. On a un week-end très dur qui s’approche. On verra au Mont Ventoux. »

Bauke Mollema (2e à 2’28), Alberto Contador (3e à 2’45), Roman Kreuziger (4e à 2’48) et Laurens Ten Dam (5e à 3’01) ont sauté sur l’occasion et réalisé un rapproché non négligeable, alors que se profile l’étape du Ventoux, dimanche. « On a essayé de prendre du temps dans les étapes où on pouvait, analyse le patron de Sky, Dave Brailsford. On ne sait jamais quand on en perd. Il y aura des jours où on en gagnera, d’autres où on en perdra. On est loin d’être découragé. On a toujours plus de deux 2’00 d’avance. Il reste un contre-la-montre et Chris grimpe très bien. On aura l’occasion de gagner du temps encore. »

Brailsford : « Je pense que tout le monde est content »

Même si Froome semble aujourd’hui le plus fort, la faiblesse de ses équipiers, la perte de deux hommes (Boasson Hagen, Kiryienka) ou encore les lacunes tactiques apparues à certains moments clés de la course laisse planer le doute quant à la suite des évènements. « On tire toujours des conclusions hâtives sur tout, estime Christian Prudhomme. Tout sera possible dans la dernière semaine du Tour de France. Dimanche au Ventoux, mais également dans les trois étapes des Alpes. » Un sentiment partagé par Brailsford : « Je pense que tout le monde est content. Si tout est fini au bout de sept jours, il n’y a pas de suspense. Et le sport, c’est le suspense. C’est pour ça qu’on aime le Tour. Je suis venu pour vivre ces situations, me tester, rouler avec de l’avance puis être dos au mur. »

Tous ces beaux discours ne serviront pas à grand-chose si, à l’image des Movistar lors de l’arrivée à Bagnères-de-Bigorre, les équipes Belkin ou Saxo n’enfoncent pas le clou quand l’occasion se présentera de nouveau. « Il ne faut pas s’emballer, prévient Thierry Bourguignon, membre de la Dream Team RMC Sport. On va dans un sens puis dans l’autre. Une chose est sûre, les Sky n’ont plus la mainmise sur le Tour, même si sur une montée au Ventoux, Froome peut mettre une minute à tout le monde. Mais le coup porté au Britannique montre que la Sky n’était pas inattaquable. » Il ne s’agirait pas d’avoir des regrets dans huit jours.

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