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Tour de France : mais qui es-tu, Jack Bauer ?

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Attraction de la 15e étape ce dimanche, où le peloton l’a repris à quelques mètres de la ligne, Jack Bauer a fait sourire avec son célèbre nom. Portrait d'un "anonyme" du peloton qui a bien failli signer sa plus belle victoire.

Il travaille pour la cellule antiterroriste de Los Angeles et empêche les méchants d’attaquer les Etats-Unis. D’accord, on arrête la mauvaise blague. En même temps, comment y échapper ? Au cœur d’une étape de transition sans relief, voir l’un des deux échappés au long cours arborer le patronyme Jack Bauer apporte une touche d’humour sur une journée terne. Mais cette fois, après plus de 200 bornes d'échappée, Jack a échoué dans sa mission. Rattrapé dans les derniers mètres par un peloton réglé par le Norvégien Alexander Kristoff, désormais double vainqueur d’étape sur ce Tour. En pleurs juste après l’arrivée, le Néo-Zélandais a manqué de peu, à 29 ans, la plus belle victoire de sa carrière. Mais il aura au moins gagné quelques heures de notoriété warholienne. D’où la question : mais qui es-tu, Jack Bauer ? Réponse en cinq points.

Son jour de gloire (nationale) est déjà arrivé

Pour tout cycliste, gagner son titre national et pouvoir porter un maillot aux couleurs de son pays une saison durant est forcément un objectif. Jack Bauer peut dire qu’il l’a déjà fait. Début 2010, à Christchurch, le natif de Takaka s’impose au sprint devant Hayden Roulston et Julian Dean, l’ancien de l’US Postal, de CSC et du Crédit Agricole, deux fois titré champion de Nouvelle-Zélande en 2007 et 2008. Son plus grand jour de gloire cycliste jusque-là. « C’est un rêve devenu réalité, explique alors celui qui évolue dans l’équipe Endura (il y restera en 2011 avant de rejoindre Garmin en 2012). Je ne pensais vraiment pas que j’aurais les jambes pour tenir mais je me suis accroché. » Le paletot national l’attendait au bout.

Un palmarès proche du néant

Pas bien garnie, l’armoire à trophées de l’ami Jack. Passé pro en 2010, ce spécialiste de l’effort solitaire n’a pas encore signé LA victoire qui donnerait de l’éclat à son palmarès. Dans sa besace ? Une étape du Tour du Southland (et la deuxième place du général) dans son pays en 2009, une étape du Tour de l’Utah (Etats-Unis) en 2011, une étape du Tour de Qatar en équipe (contre-la-montre collectif) en 2012, le prologue (un chrono individuel) du Herald Sun Tour en 2014. A part ça, quelques places d’honneur, à l’image de sa dixième position dans la course en ligne olympique de Londres en 2012. Autant dire qu’un succès sur le Tour aurait redoré tout ça.

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Il a fini son premier Tour en sang

Jack Bauer a disputé son premier Tour de France en 2013. Une épreuve terminée dans le sang et les larmes sur les pentes des Alpes, au cours de la 19e étape reliant le Bourg d’Oisans au Grand-Bornand. Dans la descente du col du Glandon, Bauer – qui a déjà cassé un vélo sur une grosse chute lors de la 12e étape – vit un cauchemar éveillé. Une première chute pour cause de pneu avant crevé suivie d’une seconde chute après avoir changé de vélo quand la présence d’une voiture à ses côtés provoquait une glissade de sa roue. Entraîné vers un fossé, un trou le faisait basculer au-dessus de son guidon et tomber directement sur une clôture de… barbelés. « Vu comment il a crié, elle était peut-être même électrifiée », raconte alors Jonathan Vaughters, le manager sportif de l’équipe Garmin. Transféré à l’hôpital, il en ressortira sans fracture au visage mais avec quelques points de suture et de belles égratignures. « Je dois annoncer aux femmes qu’il est un peu plus moche qu’avant désormais », se marre Vaughters.

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Il est diplômé universitaire en éducation physique

Un corps de cycliste bien fait (1,91 m, 74 kg). Mais également une tête bien remplie. Avant de devenir professionnel sur le tard, Jack Bauer a fait marcher ses méninges sur le banc de l’université d’Otago, à Dunedin (Nouvelle-Zélande). Un établissement dans lequel il a obtenu en 2006 un diplôme iuniversitaire – l’équivalent de la licence – en éducation physique. Pour disputer une épreuve aussi exigeante que la Grande Boucle, ça peut toujours aider.

Il fait la roue à une main avec son vélo de course

Rouleur, Jack Bauer n’en reste pas moins un artiste du cyclisme. L’équipe Garmin l’a prouvé sur sa page Facebook début juin en diffusant un cliché du Néo-Zélandais en train de réaliser une roue à une main sur son vélo de course. La classe. Mais Peter Sagan a réalisé la même chose en course, sur le Tour, au pied du Ventoux (en 2013). Une future mission à réaliser, peut-être, pour l’agent secret du peloton.


Post by Team Garmin-Sharp-Barracuda.

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Alexandre Herbinet