Trois hommes et un coup fin

Bradley Wiggins, Chris Froome et Vincenzo Nibali - -
La foule, tellement dense ce mercredi au col de Peyresourde, a certainement vu passer le podium final du Tour de France 2012. Sauf énorme rebondissement lors des deux derniers rounds (ce jeudi dans les Pyrénées et samedi dans le contre-la-montre), Bradley Wiggins, Chris Froome (Sky) et Vincenzo Nibali (Liquigas) grimperont ensemble sur la scène des Champs-Elysées dimanche. La probabilité que cet ordre soit le bon parait même très forte. Entre Pau et Bagnères-de-Luchon, il a suffi d’une attaque de l’Italien dans la dernière difficulté de la journée pour que les trois premières places du classement général se dessinent très clairement. Cadel Evans (BMC) lâché une deuxième fois après le col d’Aspin, les autres outsiders distancés, les deux Britanniques et l’Italien pouvaient avoir le sourire à l’arrivée.
« Nous sommes dans une très bonne position, a reconnu Chris Froome à Bagnères-de-Luchon. On ne pourrait pas demander beaucoup plus. Tous les gars ont fait un boulot fantastique aujourd’hui. Nous sommes très heureux. » Deuxième à 2’05 de son leader, le natif de Nairobi (Kenya) a encore une fois fait preuve d’une loyauté à toute épreuve en ramenant l’homme aux rouflaquettes sur le porte-bagages de Vincenzo Nibali. « Avec Brad, on était calmes, a-t-il expliqué. Il (Vincenzo Nibali) n’a pris que 50 mètres d’avance et on l’a rattrapé. Il a surtout consolidé sa troisième place. » En profitant notamment du travail de son coéquipier Ivan Basso, qui a considérablement réduit la concurrence.
Guimard : « On reste un peu sur notre faim »
A Bagnères-de-Luchon, au soir de cette 16e étape, Vincenzo Nibali est pointé à 2’23 de Bradley Wiggins. Avec la supériorité évidente du duo britannique en contre-la-montre (53 km entre Bonneval et Chartres samedi), l’Italien a préféré assurer ses arrières et repousser Jurgen Van Den Broeck (Lotto-Belisol), le quatrième, à 3’23. « On reste un petit peu sur notre faim, regrette Cyrille Guimard, consultant RMC Sport. L’attaque de Nibali, c’était plus pour achever Cadel Evans (désormais 7e à 8’06, ndlr). Bradley Wiggins était un peu limite sur la fin de Peyresourde. Mais ce sont les défaillances qui marquent lors du Tour de France. Et Cadel Evans n’est plus dans le coup. »
Quant à Chris Froome, peut-être trop fidèle, il devrait se contenter ce jeudi d’épauler encore son boss dans le col de Menté (1e catégorie), le Port de Balès (hors catégorie) et la montée vers Peyragudes (1e catégorie). « Il a des ordres », rappelle Guimard. Des ordres qui réduisent le spectacle et la lutte pour le maillot jaune à son strict minimum. Dans quatre jours, la coupe de champagne devrait être offerte à un Britannique pour la première fois dans l’histoire du Tour de France. Il a 32 ans, des rouflaquettes, trois titres olympiques sur piste et un certain caractère. Le roi « Wiggo » se rapproche du trône.