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Valentin, le miraculé

Tristan Valentin

Tristan Valentin - -

Echappé lors de la 5e étape, Tristan Valentin revit ! Annoncé perdu pour le cyclisme après une grave chute, le coureur de Cofidis n’a jamais perdu espoir de remonter sur un vélo.

Tristan Valentin a savouré son plaisir. Celui de passer une journée dans la peau d’un échappé du Tour de France. A 29 ans, le coureur de Cofidis participe à sa première Grande Boucle. Les problèmes sont désormais derrière lui. Car Valentin a bien failli ne plus jamais monter sur un vélo. La faute à une chute lors de Paris-Roubaix en 2008. Victime d’une fracture d’un coude, d’une épaule et d’une déchirure au tendon rotulien, il doit se résoudre à passer sur le billard. On lui annonce qu’il perdra son bras. Lui ne veut pas y croire. Plusieurs opérations plus tard, et après un an et demi de rééducation, il reprend la compétition.

Discret sur le sujet, Valentin ne cherche pas à en rajouter. Même quand on le questionne sur son incroyable histoire au soir de la 5e étape au Cap Fréhel. « Ça forge un caractère, glisse-t-il presque gêné. On me dit parfois que j’ai du courage, mais je n’ai pas l’impression. Quand on a des problèmes, il faut faire face. Ça renforce le moral dans des moments difficiles. La vie devient un peu moins noire. » Pour en arriver là, ce baroudeur a mis toutes les chances de son côté. Originaire de la région parisienne, il file sur la Côte d’Azur et confectionne chez lui un vélo avec un bras en acier qu’il a lui-même bricolé afin de reposer son bras. Il s’entraîne devant la télé et ne relâche pas ses efforts.

Les galères derrière lui

« J’ai toujours ça à l’esprit, continue-t-il. Ça va de mieux en mieux et toute cette histoire est du passé. Maintenant, ça reste dans un coin de la tête. Dans les belles journées, on y pense un peu. Je retrace le chemin effectué depuis cette chute. » Interrogé pendant l’étape sur son coureur, Alain Deloeil, se félicitait de le voir aux avant-postes. « C’est un coureur très méritant qui a connu pas mal de déboires, glisse le directeur sportif de Cofidis. Le fait qu’il fasse son premier Tour de France et qu’il revienne à un très bon niveau est très encourageant. »

Méritant car en 2006, il avait été victime d’un contrôle antidopage positif à l'heptaminol au Portugal. La faute est imputée au médecin de l'équipe qui le lui avait prescrit le produit pour soigner ses varices. Une négligence qui lui coûte six mois de suspension et qui stoppe sa progression alors qu’il avait remporté en 2005 le Tro Bro Leon, et s’était hissé à la troisième place du Trophée des Grimpeurs l’année suivante. Les galères sont désormais derrière lui. Il pourra de nouveau tenter sa chance dans une autre étape de la Grande Boucle.

Pierrick Taisne avec PYL et QG