Voeckler, la vie en jaune

Thomas Voeckler savoure son maillot jaune. - -
L’établissement porte un nom qui sonne comme Thomas. Comme si le destin avait prédit que le chouchou des Français y débarquerait paré de jaune. L’auberge de la Tomette, à Vitrac, petit coin perdu du Cantal, a accueilli l’équipe Europcar de Thomas Voeckler pour le premier jour de repos du Tour, ce lundi. Un calme idéal pour se couper du monde et ne pas trop être pris dans le tourbillon des sollicitations médiatiques et populaires. Seule une petite vingtaine de personnes, surtout des gens du village, sont ainsi venus à l’auberge pour le voir et l’applaudir. En jaune depuis dimanche soir, où sa femme et ses enfants (un garçon et une fille) l’avaient rejoint mais sans pouvoir rester dormir avec lui, faute de place, Voeckler a pu prendre le temps d’apprécier son exploit lors de cette journée « off ».
Au programme ? Une bonne sieste, un massage, un repas léger « pour ne pas surcharger l’organisme habitué à beaucoup manger tous les jours mais aussi à compenser par les efforts sur le vélo » et, surtout, du temps pris pour profiter de sa famille. Et surtout de sa fille, Lila, née il y a trois semaines. « Elle a passé plus de jours depuis sa naissance à ne pas me voir qu’à me voir », raconte le héros tricolore. Côté vélo, par contre, Thomas n’a pas cédé à l’habituelle sortie d’entraînement du jour de repos. Il a préféré s’entretenir sur un home-trainer. La raison ? Voeckler connaît trop les routes du Cantal et n’avait « pas envie de (s’)embarquer là-dedans ». Il n’a par contre pas pu échapper aux médias, avides de parler des perspectives du maillot jaune pour les jours à venir.
« Je ne garderai pas le maillot jaune aussi longtemps qu’en 2004 »
L’occasion de calmer les ardeurs de ceux qui l’imaginent pouvoir défendre sa belle tunique dans les Pyrénées et revivre 10 jours en jaune comme il y a sept ans. « Je ne porterai pas le maillot jaune aussi longtemps qu’en 2004 mais je vais évidemment tout faire pour le garder, indique le coureur français. Si j’arrive à l’avoir jusqu’en bas de la montée de Luz-Ardiden (où sera jugée l’arrivée de la 12e étape ce jeudi, ndlr), ce sera déjà bien. Ce sont peut-être les équipes de sprinteurs qui pourront nous aider jusque-là. » Le tout sans trop de pression. « Si on ne le garde pas, Jean-René (Bernaudeau, le boss de l’équipe Europcar, ndlr) ne me mettra pas la fessée », s’amuse Thomas. Avec ce maillot jaune, la formation vendéenne a déjà réussi son Tour. Voeckler aussi. Mais quelque chose nous dit qu’il n’a pas fini de nous donner du plaisir. Et d’en prendre. En jaune ou pas.
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10e étape : Sprinteurs ou baroudeurs ? Faites vos jeux !|||
Après un jour de repos bien mérité, les survivants d’une première semaine marquée par la nervosité et les chutes reprennent la route du Tour ce mardi avec la 10e étape entre Aurillac et Carmaux (158 kilomètres). Avant l’arrivée dans les Pyrénées, ce jeudi, les étapes vallonnées se poursuivent avec deux côtes de troisième catégorie et deux de quatrième catégorie au programme. Un profil à même de sourire aux baroudeurs mais sans immense difficulté et qui pourrait donc également s’offrir à un sprinteur (qui auront également droit à un sprint intermédiaire en début d’étape). Thor Hushovd, libéré du poids de la défense du maillot jaune, ressemble à un possible vainqueur à Carmaux. On espère aussi voir un Français, dont plusieurs ont le profil pour briller ce mardi, remporter enfin une étape. Quant à Thomas Voeckler, s’il veut rester en jaune le plus longtemps possible, son tempérament d’attaquant le poussera peut-être à tenter de se lancer dans un nouveau raid. Mais on doute, cette fois, que le peloton lui accorde un bon de sortie. Surtout si les équipes de sprinteurs voient une des dernières opportunités de briller avant la haute montagne…