Voeckler, le rêve s’étiole

Thomas Voeckler n'a pas pu résister à l'attaque de Contador sur la route de Gap. - -
A force de clamer l’inverse sur tous les toits, il avait peut-être fini par y croire. Par rêver à cette parade sur les Champs-Elysées dans son maillot jaune. Alors, forcément, Thomas Voeckler avait organisé son plan de bataille pour. Et perdre du temps au général sur Alberto Contador (18’’), Cadel Evans (21’’) et Samuel Sanchez (18’’), ce mardi à Gap, à la faveur de l’attaque de l’Espagnol dans le col de Manse, n’était pas prévu au programme. Le discours du maillot jaune reste positif. Mais une légère déception pointe dans la voix.
« Je n’aurais pas pensé que ça allait attaquer, explique Voeckler. Après, c’était un peu la panique. Il n’y a que deux coureurs qui ont pu suivre Contador. J’ai essayé, les jambes m’avaient l’air bonnes, mais je n’ai pas réussi, voilà c’est comme ça… C’est une mauvaise journée pour moi mais je n’ai pas de regrets car je ne pouvais pas faire mieux. Ça allait trop vite pour moi, et trop longtemps surtout. Je n’ai pas à avoir honte d’être là où je suis. » Pas de regrets. Mais pas l’envie non plus de mettre en avant les 48 secondes gagnées sur un Andy Schleck toujours si mal à l’aise dans les descentes : « Je préfère retenir que trois coureurs m’ont repris du temps. C’est dommage mais je ne pouvais pas faire autrement. J’étais à 100%. »
« J’ai affiché mes limites »
Si le rêve de jaune à Paris s’étiole, celui d’un podium final reste ancré dans le champ des possibles. Mais Thomas finit par lâcher l’évidence : « J’ai affiché mes limites ! » Une façon, aussi, de replacer la pression sur les grands favoris. En vieux loup de peloton. « Il est possible qu’on ne contrôle pas l’étape de demain (mercredi, ndlr) comme on l’a fait dans les Pyrénées, explique Voeckler. Ils ont attaqué aujourd’hui donc c’est peut-être aux favoris de prendre leurs responsabilités. » Son espoir ? Une météo exécrable, ce mercredi, dans la terrible descente de la côte de Pramartino qui mènera le peloton à Pinerolo (Italie). Où sa science des trajectoires pourrait faire mouche face à la peur de la chute de ses rivaux.
« Mon corps réagit mal à la pluie, indique l’intéressé. Par contre, je ne suis pas trop mal à l’aise pour piloter le vélo… » Et Sylvain Chavanel, son ancien coéquipier, d’appuyer : « Si la météo est difficile, il y a de grandes chances qu’il largue certains favoris dans la descente ». Seule certitude, Voeckler ne lâchera rien. Pas le genre de la maison. « Je vais me battre, lance Thomas. Qu’est-ce qu’on risque ? D’avoir mal aux jambes, c’est tout. » Une volonté de fer qui fait la fierté du manager d’Europcar, Jean-René Bernaudeau. « S’il n’est plus maillot jaune dans quelques jours, c’est qu’il aura tout donné. » Thomas cœur de lion peut plier. Mais il ne rompra pas facilement.