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Voeckler sur son nuage

Thomas Voeckler

Thomas Voeckler - -

Déjà vainqueur à Bellegarde-sur-Valserine (10e étape), Thomas Voeckler (Europcar) a récidivé ce mercredi à Bagnères-de-Luchon sur la 16e étape du Tour de France en passant en tête des quatre cols pyrénéens. Un exploit majuscule.

Le soleil chauffe, à Bagnères-de-Luchon. Il ferait presque perdre la tête, croire que Thomas Voeckler vient de remporter l’étape reine des Pyrénées en passant en premier les cols d’Aubisque, du Tourmalet (hors catégorie), d’Aspin et de Peyresourde (1e catégorie). Et puis le Tour de France retrouve ses esprits, n’a plus besoin de se pincer pour revenir dans le réel. Thomas Voeckler est sur le podium, à recevoir les honneurs d’une victoire légendaire puis le maillot blanc à pois rouges. Car le Français a encore fait coup double, comme à Bellegarde-sur-Valserine (10e étape). Son numéro dans les pentes pyrénéennes l’a emmené tout droit vers une deuxième victoire d’étape sur ce Tour, la deuxième à Bagnères-de-Luchon après 2010, la quatrième de sa carrière sur la Grande Boucle et la première place du classement du meilleur grimpeur.

« L’autre jour, à Bellegarde, je réalisais bien, confie-t-il à chaud au micro de France 2. Là, je ne me rends pas trop compte. Ce sont des choses que je voyais à la télé quand j’étais enfant. » Un exploit façon Richard Virenque, gloire entachée, qui discute justement pendant quelques instants avec le héros d’Europcar et son manager Jean-René Bernaudeau en marge du protocole officiel. « J’avais quatre courses pour moi aujourd’hui, avec les quatre cols, explique Thomas Voeckler. Je ne fais pas de reconnaissances mais je cours dans ces montagnes depuis l’âge de 19 ans. Je connais chaque mètre. Je connaissais ces 197km par cœur. » Parti après environ 25 km dans un groupe de 38 coureurs, le Français a accéléré dans le Tourmalet pour lâcher le porteur du maillot à pois, le Suédois Fredrik Kessiakoff (Astana), désormais relégué à quatre points.

Bernaudeau : « C’est un monument »

Puis, trop fort pour Brice Feillu (Saur-Sojasun), il est parti tout seul dans Peyresourde quand Chris Anker Sorensen (Saxo Bank) et Alexandre Vinokourov (Astana) ont menacé son extraordinaire épopée. « Je n’ai pas les mots, souffle Jean-René Bernaudeau sur RMC. Les gens ne nous disent plus bravo, ils nous disent merci. Ce n’est pas Thomas qui gagne, c’est le vélo. C’est le meilleur ambassadeur du cyclisme. Il aime toutes les courses. Thomas, c’est un monument. » Qui épate les autres autant qu’il s’épate lui-même. Il a 33 ans, la voix qui s’éteint à cause de la climatisation impossible à arrêter la nuit dernière dans son hôtel. Il était venu sur ce Tour 2012 avec un genou abîmé et son équipe était sous le coup d’une enquête. Il a deux étapes à son compteur, un maillot à pois qu’il tentera de ramener dimanche à Paris. Et Pierre Rolland a gagné l’étape reine des Alpes. Comme en 2011, Europcar est le tube de l’été. Inoubliable, encore.

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