L’ « enfer du Nord » sous l’œil des anciens

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A l’approche du mois d’avril, Marc Madiot, aujourd’hui patron de l’équipe de La Française des Jeux, reverdit et pas seulement à cause du retour des beaux jours. « C’est une partie de la saison intéressante à suivre. La plus forte en émotion, en rebondissements en course », se réjouit le vainqueur de l’édition 1985. Il a connu ses premiers pavés presque par hasard : « Je l’ai fait en amateur, je n’avais jamais vu un pavé de ma vie. Le style de la course m’a plu tout de suite, le fait de tout remettre en jeu à chaque instant de course. » Le jour de sa victoire, il en aurait presque oublié la pluie diluvienne qui s’abattait sur le parcours. « C’était une année spéciale, se souvient Madiot. Il y avait beaucoup de pluie et beaucoup de boue. J’étais très concentré sur ce que j’avais à faire et avais fait abstraction des mauvaises conditions. »
L’absence sur « la reine des classiques » des grands champions qui visent la victoire dans le Tour de France accrédite aujourd’hui la thèse d’un impossible doublé. Bernard Hinault, vainqueur en 1981 alors qu’il portait le maillot de champion du monde juge néanmoins l’exploit toujours possible : « Personne n’essaye plus de gagner les deux. Il se peut très bien qu’un Contador quand il est en très grande forme puisse se mettre dans l’idée de gagner Paris-Roubaix. Schleck a appris à rouler aussi sur les pavés à Roubaix. Dans le Tour l’an dernier, il était dans les premiers. Donc pourquoi pas ? » Un exploit qui les feraient s’installer aux côtés des Merckx, Bobet, Hinault ou Coppi, membres du cercle très fermé des vainqueurs des deux épreuves.