Une fusion en questions

Frank et Andy Schleck - -
Pourquoi une telle fusion ?
Flavio Becca, le mécène de Leopard-Trek, était à la recherche de nouveaux investisseurs. Avec RadioShack et Nissan, le businessman luxembourgeois semble avoir trouvé son bonheur. Un après avoir monté une formation autour des frères Schleck, il s’apprête à la renforcer via ce rapprochement baptisé « RadioShack-Nissan-Trek ». Un discours officiel qui fait sourire au sein du peloton. En coulisses, il se murmure que Becca a tout fait pour se désengager du cyclisme après avoir perdu pas mal d’argent. « Il veut arrêter les frais, assure Cyrille Guimard, consultant RMC Sport. Becca met la clé sous la porte. Il tente de sauver les meubles en faisant en sorte que ces meilleurs coureurs ne soient pas à la rue. » Une vision partagée par Marc Madiot. « Tout cela est surprenant, glisse le manager de la Française des Jeux. L’UCI avait donné plusieurs années de licence World Tour à Leopard-Trek. Elle était n°1 mondiale. Et là, on apprend sa fusion. Ça me fait un peu sourire. »
Une équipe imbattable ?
D’un côté, les frères Andy et Fränk Schleck, accompagnés de Fabian Cancellara. De l’autre, Chris Horner, Andreas Klöden et Janez Brajkovic. Sur le papier, la nouvelle équipe a tout d’une dream-team. Son futur manager, Johan Bruyneel, l’a d’ailleurs rappelé en dévoilant ses ambitions. « RadioShack-Nissan-Trek dominera le cyclisme dans les prochaines années, a lancé le Belge. Nous avons le potentiel pour gagner, non seulement les classiques, mais aussi les grands tours. » « Un tel alliage va donner une équipe surpuissante, prévient pour sa part Vincent Lavenu, le manager d’AG2R La Mondiale. Bruyneel a l’habitude de gérer des grosses personnalités. » Un constat nuancé par Guimard : « Il faut un certain temps pour qu’une équipe arrive à son rendement maximum. Ce n’est pas parce qu’on met les plus forts dans une équipe qu’ils auront les meilleurs résultats. »
Une formation française de retour dans le peloton ?
Après la disparition de l’équipe HTC et la fusion entre Omega Pharma et Quick Step, ce nouveau regroupement devrait libérer une place pour la saison 2012. Une équipe française pourrait récupérer une licence World Tour. Rétrogradées il y a quelques mois, Europcar, Cofidis et la FDJ semblent être les mieux placées. « Pour l’instant, c’est encore flou, estime Guimard. Le règlement peut changer dans les prochains jours. Mais il y aura une place à prendre, voire deux. Ça devrait logiquement profiter aux équipes françaises. » Interrogé à ce sujet, Madiot a préféré botter en touche. « Pour moi, ça n’a pas de conséquence particulière », estime le patron de la FDJ.