RMC Sport

Voeckler : « La retraite ne m’a pas effleuré l’esprit »

Thomas Voeckler

Thomas Voeckler - AFP

Thomas Voeckler s’est fait renverser par une voiture ce mardi au départ du Tour du Limousin. Victime d’une fracture de la clavicule, le Français est forfait pour les Mondiaux et le reste de la saison. Mais à 35 ans, il n’entend pas encore raccrocher.

Thomas Voeckler, dans quelles circonstances avez-vous été renversé ?

J’étais au départ de la première étape du Tour du Limousin. Je faisais un petit essai du matériel, juste à côté du bus de l’équipe. Et en faisant demi-tour dans un rond-point, un véhicule, qui arrivait très vite en ville, m’a percuté sur le côté. Le conducteur ne regardait pas et n’a pas eu le temps de freiner. J’ai été heurté de plein fouet. J’ai voltigé sur plusieurs mètres. Je m’en tire avec une clavicule cassée et quelques côtes fêlées. C’est ma quatrième fracture de la clavicule, la première du côté gauche. J’ai vraiment frôlé la correctionnelle. Je n’y suis pour rien du tout. Je ne suis pas en faute. C’est très contraignant, mais le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd…

Est-ce la faute des organisateurs ?

Sincèrement, non. Je suis allé faire un petit tour pour essayer mon matériel, je suis quelqu’un d’assez pointilleux. Je le fais depuis quinze ans que je suis professionnel. Mais là, il y a une voiture qui est arrivée extrêmement vite en ville et qui n’a pas regardé. Les images le prouvent bien. Donc non, ce n’est certainement pas la responsabilité des organisateurs. On était dans le centre-ville de Limoges, un site tout à fait normal pour un départ de course.

Vous aviez déjà chuté en début de saison lors du Tour Down Under. Vous n’avez pas de chance cette année…

En début de saison, je pouvais dire que c’était un peu de ma faute puisque c’était lors d’un entraînement. J’avais peut-être manqué de vigilance au moment où un gros 4x4 australien a pilé devant moi pour laisser passer des piétons. Là, je n’y suis strictement pour rien. Je roulais à 10-12 km/h. La voiture est arrivée à pleine vitesse. Quand elle m’a heurté, je me suis dit que j’étais brisé. Je ne pensais pas que j’aurais « juste » une fracture de la clavicule. J’ai eu beaucoup de chance.

« Plus aucune ambition pour la fin d’année »

Votre fin de saison semble désormais compromise…

Oui, c’est une saison un peu difficile pour moi. Après m’être cassé la clavicule en début d’année en Australie, j’ai eu du mal à retrouver de bonnes jambes. J’ai eu quelques résultats, mais pas de victoire. Et là, alors que je viens de récupérer du Tour de France, je me fais renverser par une voiture. Donc il est clair que je n’ai plus aucune ambition pour la fin d’année. Je n’attends plus de sélection pour les Mondiaux. Je ne sais pas si on me verra en course avant la fin de l’année. Si c’est le cas, ça sera juste pour aborder l’hiver et préparer la saison 2015. Les Mondiaux, c’est terminé. Le délai est trop court. Je vais me faire opérer jeudi à Nantes. On va me poser une plaque. Même si ça devait être possible de pédaler, je n’aurais pas la condition suffisante. Je ne me permettrais jamais de me vendre auprès du sélectionneur alors que je ne suis pas prêt physiquement. Ça serait une aberration quand on voit le niveau du cyclisme français à l’heure actuelle.

Pensez-vous à prendre votre retraite ?

Non. Je suis quelqu’un de tempérament. Ce n’est certainement pas une quatrième fracture de la clavicule ou une voiture qui roulait trop vite qui va me faire prendre une retraite anticipée. Ça ne m’a même pas effleuré l’esprit. Pour l’instant, le moral est bon. J’espère que ça sera le cas dans les prochains jours. Je préfère relativiser.

RMC Sport