Equitation: "C'est un grand bonheur", le Saut Hermès de retour au Grand Palais

Simon DELESTRE - Icon Sport
Des boxs et même un paddock extérieur se sont installés le long des Champs-Elysées, au pied du Grand Palais pour accueillir les cavaliers avec leurs chevaux et leurs grooms. Arrivés petit à petit ce jeudi, veille du début de la compétition, les cavaliers détendent leurs chevaux dans le paddock, sous la verrière du Grand Palais. Avec précision, calme, et assurance, les chevaux déroulent leur pas sur le sable.
Ce sont 130 chevaux qui arrivent sur le site et Geoffroy de Thoisy, stable manager et responsable des écuries du Saut Hermès, veille à ce que l’arrivée se déroule correctement. "La première chose que le cheval fait est un check auprès d’une équipe vétérinaire qui regarde ses papiers, ses vaccins et sa température", explique avec précision Geoffroy de Thoisy. Ensuite le cheval gagne son box où tout le nécessaire est mis à disposition des grooms et des chevaux.
"On prévoit dix-huit tonnes de copeaux pour l’intérieur des boxs. On leur fournit aussi le foin, ce qui représente six à huit tonnes. Mais pour tout ce qui est nourriture et granulés ce sont les grooms qui prévoient pour leurs chevaux. Ce sont des athlètes donc c’est vraiment très complexe et organisé en fonction du poids, de l’âge et des compétitions qu’ils font", ajoute le responsable des écuries.
Grand retour du Saut Hermès sous la verrière du Grand Palais
Arrivé ce jeudi, en fin de journée, Julien Épaillard finit de détendre son cheval dans le paddock intérieur du Grand Palais. "C’est un écrin magnifique avec toute une histoire derrière. On peut déjà voir des photos de concours au Grand Palais au début du 20e siècle ! On est au cœur de Paris sur les Champs-Elysées c’est magnifique. En tout cas pour montrer notre sport, on ne peut pas rêver meilleur écrin", confie-t-il avec des yeux émerveillés. Déterminé, il est ici pour finir la préparation de son cheval avant la finale de la Coupe du Monde, pour laquelle il a été qualifié. Il sera donc attentif au moindre détail du travail de Donatello d’Auge.
Dans son box, Olivier Perreau finit de préparer son cheval. "C’est la deuxième fois que je viens ici. La première fois en 2019, j’avais gagné le Saut Hermès le samedi soir. C’était un de mes tout premiers 5*. C’est un peu ce concours-là qui a lancé ma carrière. Donc ce sont vraiment de bons moments que j’ai passés ici", livre-t-il un peu ému. Il est venu avec sa jument Dorai d'Aiguilly, avec laquelle il a concouru aux Jeux olympiques de Paris. C’est sa première fois au Grand Palais donc il observera attentivement son comportement vendredi.
Pour Simon Delestre, double vainqueur du Saut Hermès en 2018 et 2019, revenir au Grand Palais est aussi un moment d’émotion. "C’est un grand bonheur, ça fait quelques années qu’on attend de revenir dans le vrai Grand Palais, même si le Grand Palais éphémère était un bel événement où on était vraiment heureux d’aller", dit-il avec joie. Il monte Cayman Jolly Jumper, qui a gagné la semaine dernière le Grand Slam à ‘s-Hertogenbosch, un des principaux événements de l’année. Il espère peut-être remporter à nouveau le Saut Hermès mais est fier de ses deux premiers exploits. "C’est la quinzième édition et chaque année j’essaie. Ça a marché deux fois, c’est déjà pas mal !", ajoute-t-il avec un grand sourire.
"Paris c’était magique, on montait pour notre pays, pour la France"
Les souvenirs de leur récente médaille de bronze aux Jeux de Paris, à quelques kilomètres d’ici, à Versailles, sont bien présents dans leurs esprits. "Forcément une médaille olympique c’est quelque chose d’exceptionnel dans une vie, dans une carrière. On a travaillé des années et des années pour cette médaille qui est finalement arrivée et en plus à Paris ! Pour nous, athlètes français, c’était une grande consécration", raconte le double vainqueur du Saut Hermès.
Pour Olivier Perreau, ça a été un événement sportif exceptionnel: "Des Jeux magiques, un endroit magique, une organisation et un public incroyables. C’est gravé à vie dans nos têtes. C’est un moment de sport fabuleux avec une belle médaille en récompense !" Encore fasciné, Julien Épaillard revient sur ces Jeux à Versailles, lieu rempli d’histoire équestre. "Paris c’était magique. On montait pour notre pays, pour la France, pour toute la filaire équine. On a vécu des moments formidables. On s’est vraiment senti porté pendant toute la semaine. Ce sont des souvenirs qui resteront gravés toute la vie", raconte-t-il accoudé aux barrières du paddock.
Le Saut Hermès sonne la fin de la saison indoor, avant que les cavaliers sautent prochainement en extérieur. Ces derniers profitent encore de la compétition en intérieur sur les Champs Elysées. Les trois médaillés débuteront le Grand prix, demain à 11h15, avec le Prix du Grand Palais 5*.