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A. Guyart, la tête et les jambes

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Brillante ingénieure en aérospatiale, Astrid Guyart, 29 ans, est l’une des plus belles chances de médailles françaises au fleuret aux JO de Londres. Portait d’une athlète aussi à l’aise en escrime qu’avec les sciences.

Sur son compte Twitter, Astrid Guyart a écrit : « Je twitte à propos de sport et d'actualités spatiales. » Pas banal. Mais logique. Cette Française de 29 ans mène deux activités radicalement différentes avec une insolente réussite. A Londres, la pensionnaire de l’Union Sportive du Vésinet sera l’une de nos meilleures chances de médailles en escrime, au fleuret plus particulièrement, où elle sera en lice en individuelle et par équipes.
Mais parallèlement à son parcours sportif, Astrid réalise aussi une brillante carrière chez EADS Astrium comme ingénieure aérospatial. Du fleuret à la conception de moteurs de fusées, elle démontre que les sportifs ont aussi un cerveau. Avec une telle trajectoire, rien ne fut pourtant simple pour la petite sœur de Brice Guyart, champion olympique de fleuret individuel (Athènes 2004) et par équipes (Sydney 2000).

« Les JO, j’y pense tous les jours. »

Mais depuis le mois de décembre, la vie de la fleurettiste, vainqueur de la Coupe du monde de Shanghai cette année, a quelque peu changé grâce à son employeur : « J’ai du temps pour m’entraîner, pour partir en compétition sans être sur les rotules, explique-t-elle. Je m’entraîne mieux. J’ai pu m’imprégner complètement de mon sport, suivre mon instinct, mes sensations. Avant, avec mes doubles projets, j’étais dans l’optimisation de mon temps, dans le rendement. Quand on s’entraîne en se disant qu’on doit faire ses six matches en 15 touches et qu’après, on a une réunion à préparer, on n’est moins disponible mentalement. A vouloir tout faire, on peut tout faire à moitié. »
Désormais mobilisée et motivée à 100% pour les Jeux, voilà donc Astrid Guyart plus ambitieuse que jamais : « J’aimerais ramener une ou deux médaille olympiques. J’y pense tous les jours. » Elle aura aussi l’occasion d’effacer un peu les Jeux de Pékin, il y a quatre ans : «Nous n’avions pas réussi à qualifier l’équipe. Du coup, on n’avait pas débloqué les trois quotas individuels et il n’y avait qu’une seule française qui avait pu partir à Pékin (Corinne Maitrejean, ndlr). Je me suis rendu là-bas en tant que partenaire. J’étais la sparring-partner. C’était très frustrant. » Ça le sera beaucoup moins dans quelques jours…

Aurélien Brossier