Escale à Catane avant Londres

Gauthier Grumier - -
La France attaque les Mondiaux de Catane avec les ors du Grand Palais dans le rétroviseur. Cinq médailles obtenues à Paris en 2010, dont les deux titres par l’épéiste Maureen Nisima et les épéistes messieurs par équipes, qu’il va vite falloir oublier, même si l’équipe de France d’escrime a forcément capitalisé sur ce résultat pour aborder une compétition en Italie, capitale à double titre. « On part avec l’ambition de décrocher entre 4 et 6 médailles », annonce Eric Srecki, le DTN. Une moisson « classique », mais qui aurait une saveur particulière pour les 24 sélectionnés tricolores en Italie, nation dominante de la discipline, tout particulièrement en fleuret. « A Turin, les Italiens nous avaient réservé un sacré accueil », raconte l’ex-épéiste Hugues Obry. Les Bleus avaient commis l’affront de finir en tête du tableau des médailles, avec quatre titres dont celui du fleuret masculin. A Catane, les Transalpins partent à nouveau favoris, devant la France, la Russie, la Chine et la Corée.
Cette semaine, la Sicile va faire office d’escale pour les escrimeurs qui veulent décrocher leur billet pour les JO de Londres. Six sésames vont être attribués : les épéistes hommes et les sabreuses dames en individuels, les épéistes et les fleurettistes dames, les sabreurs et les fleurettistes hommes par équipes. Sabreuses et épéistes messieurs seront, hélas pour la France qui compte beaucoup sur ces derniers pour garnir son escarcelle de médailles, privés d’épreuves par équipes. Pour ces armes, Londres passe donc par une performance individuelle. Gauthier Grumier, trois fois titré avec ses coéquipiers, décrochera-t-il enfin l’or en individuel ? Quant aux sabreuses, elles devront toutes passer par les qualifications. « C’est deux possibilités de médailles en moins, admet Obry. C’est embêtant, mais il nous faut faire avec. »
Nisima : « J'y vais pour la gagne »
Catane, stop over avant Londres, voilà de quoi décupler la motivation des Français. Mais attention de ne pas se tromper d’objectif. « Il faut d’abord gagner le titre, et la qualification vient ensuite », avertit Grumier. « Il ne faut pas se focaliser sur les JO, prévient Nisima. Mon titre à Paris m’a décontracté. A Catane, j’y vais pour la gagne, mais il y aura d’autres tournois qualificatifs. » Le clap de fin pour figurer à Londres tombera le 31 mars 2012. « L’enjeu est maximum », lâche Boladé Apithy, relève du sabre français.