Flessel face à son destin olympique

Laura Flessel - -
Un monument du sport français est en danger. Laura Flessel va abattre sa dernière carte, ce samedi à Bratislava, pour décrocher son billet en vue de ses cinquièmes Jeux Olympiques, à Londres, après ceux d’Atlanta, Sydney, Athènes et Pékin. Un mois après la non-qualification de l’équipe de France d’épée féminine à Saint-Maur, la double championne olympique est au pied du mur. Au minimum, une place de finaliste lui offrirait son billet pour l’Angleterre. Tout autre résultat sera synonyme de fin de carrière de la Guêpe, âgée de 40 ans. « Ce serait une catastrophe », n’ose pas imaginer Hugues Obry, membre de la Dream Team RMC. Tête de série numéro 2, elle sera exemptée de la phase de poules avant de tout jouer à partir des huitièmes de finale (à compter de 18h) avec un objectif simple : gagner trois matches pour atteindre la finale (vers 20h).
« J’espère qu’elle va se qualifier, insiste Bolade Apithy, sabreur qualifié pour Londres. Tout le clan français est derrière elle. C’est une grande championne, elle a fait beaucoup pour l’escrime. » Même son de cloche pour Gauthier Grumier, épéiste : « Elle est aux Jeux depuis 1996, si elle n’est pas là, ça fera un petit trou ». Pour ne pas connaitre un tel scénario, la Guêpe devra faire abstraction de la pression qui l’avait paralysée à Saint-Maur. « Laura est un peu l’icône de l’escrime, surenchérit Stéphane Riboud, entraîneur de l’équipe de France. Elle mérite de participer une dernière fois aux Jeux. Tout le monde a envie qu’elle termine sa carrière en apothéose. C’est peut-être ça qui nous a mis la pression à Saint-Maur. C’est encore plus la compétition de la dernière chance. La pression monte encore d’un cran. »
Borel : « C’est un modèle »
Après un stage de préparation très sérieux, Laura Flessel s’est enfermée dans son cocon. Pour se concentrer uniquement sur ce rendez-vous et évacuer aussi la perspective de porter le drapeau français lors de la cérémonie d’ouverture. « Laura Flessel le mériterait parce qu’elle est quintuple médaillée olympique, vote l’épéiste Yannick Borel. Pour moi, c’est un modèle. Quand j’étais petit, elle était venue une fois en Guadeloupe dans ma salle d’escrime. J’avais des étoiles plein les yeux. Aujourd’hui, c’est une amie. Elle est vraiment super cette fille. Elle a une certaine expérience et un certain vécu. Elle peut apporter un petit truc en plus en glissant des petits mots pour éviter tel ou tel piège. » Le tournoi de Bratislava n’en manquera pas.