Flessel : « Super fière ! »

Laura Flessel - -
Laura, on vous imagine soulagée…
Je suis super contente, J'étais dans le plaisir, la sérénité, et dans le combat. Ça fait longtemps que j'attendais d'éclore, et voilà, j'ai enfanté dans la douleur. Mais je l'ai ce billet olympique, et je suis super fière, d'autant que c'est un travail collectif.
Où êtes-vous allée puiser les ressources après le terrible échec de Saint-Maur, où vous n’aviez pas réussi à qualifier votre équipe ?
Auprès de tous ceux qui m’ont amené du positif. J’ai tiré profit du plaisir de vivre. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Si on croit en moi, si on me donne une chance, c’est pour rebondir. Aujourd’hui, j’étais dans le plaisir, dans l’envie de dire merci à mon entourage. Je me suis juste attelée à donner mon maximum. Je n’ai jamais pensé aux répercussions, au fait que ça pouvait être la dernière fois. Ce n’était pas dans la douleur, j’acceptais l’adversité. J’étais bien, le jour J. j’avais même oublié qu’il n’y avait pas de finale !
Comment avez-vous gérer l’égalité à 14-14 en quart de finale, à une touche de la fin de votre carrière ?
J’étais dans les bonnes conditions. En stage à Argelès, on avait simulé cette compétition. J’avais perdu en demie face à Maureen (ndlr : Nisima), ce qui voulait dire que je n’allais pas aux jeux. Cette simulation m’a permis de ne pas lâcher face à Kirpu, qui m’avait éliminée à Budapest, et Samuelsson, qui m’avait battue à Saint-Maur. Je n’avais donc pas de pression contre elles en quart puis en demie. C’est passé. Je remercie tout le monde.
« Si on me propose d’être porte-drapeau… »
Vous allez disputer vos 5e Jeux Olympiques. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Ça veut dire que j’ai tenu ma promesse à mon frère, qui est parti. A ma fille aussi, qui m’a fait continuer deux ans de plus. Je représente l’épée dames, qui n’est donc pas morte. Je suis fière de ces cinq Jeux. J’aurais préféré y aller avec mes copines mais je n’ai pas su mettre la dernière touche. Mais j’ai su gagner ce ticket olympique.
Etes-vous candidate pour être porte-drapeau ?
Aujourd’hui j’ai mon ticket olympique et si on me propose d’être porte-drapeau, je le prends avec plaisir ! J’accepterais avec fierté parce que ce serait pour la fédé, pour mon frère, ma mère, tous les amoureux de l’escrime. Et pourquoi pas une femme…
Le titre de l'encadré ici
A une touche de la retraite...|||
C’est dans une salle annexe de la patinoire de Bratislava que Laura Flessel a finalement décroché son billet pour Londres. Après le terrible échec par équipe à Saint-Maur, où la Guêpe n’avait pas su conclure, la finale des qualifications de la zone Europe en Slovaquie était sa dernière chance. Un seul objectif : atteindre et gagner une demi-finale. Elle est passée à une touche de la retraite e quart face à l'Estonienne Erika Kirpu, finalement battue 15-14 puis a dominé son bourreau en individuel à Saint-Maur, la Suédoise Emma Samuelsson (15-6). A 41, elle s’offre donc le dernier défi de sa carrière.