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60 à 80 équipes, 14 matchs par club... la Super League dévoile la deuxième version de son projet

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La société promotrice de la Super League a présenté les "dix principes" qui régiraient la deuxième mouture de son projet de compétition européenne distincte de l'UEFA. L'accent est mis sur le mérite sportif et la viabilité financière.

L'offensive médiatique de la Super League reprend. Son promoteur, A22 Sports Management, a dévoilé un communiqué ce jeudi pour présenter les "dix principes" qui articulent la deuxième version du projet de compétition européenne de football. Il s'agit des "premières conclusions" de son "large dialogue" mené avec notamment "50 clubs européens", près de deux ans après l'échec cuisant et retentissant du premier lancement.

Face aux reproches sur l'absence de mérite sportif dans le projet initial, la Super League promet désormais une "compétition ouverte avec plusieurs divisions" et un total de 60 à 80 équipes. Elle défend désormais une organisation "sans membres permanents" et un "système de qualification ouvert reflétant les performances nationales des clubs". Ce qui permettrait aux équipes "en pleine ascension" de rejoindre la compétition, dans laquelle 14 matchs seront garantis pour chaque participant.

Les contours d'un nouveau fair-play financier

Avec le Real Madrid, le FC Barcelone et la Juventus toujours en première ligne dans ce projet, la Super League continue de plaider pour de l'équité financière. Une manière indirecte de tacler les dépenses de clubs soutenus par des fonds souverains, tels que le Paris Saint-Germain et Manchester City. C'est pourquoi les promoteurs insistent sur des "règles de viabilité strictes".

Les contours d'une sorte de fair-play financier sont posés: "Les dépenses devraient reposer uniquement sur les ressources générées, et non sur les injections de capitaux qui faussent la concurrence. Les règles de viabilité financière devraient permettre aux clubs de ne dépenser qu'un pourcentage fixe de leurs recettes annuelles liées au footall pour les salaires des joueurs et les transferts nets".

A22 Sports Management n'a pas oublié les supporters, dont la défiance avait ruiné les plans d'avril 2021: le promoteur promet désormais de "faciliter" la présence des fans dans les stades pour les matchs à l'extérieur. L'inclusion pour l'adhésion populaire passe aussi par une promesse de 400 millions d'euros par an minimum au "monde amateur, aux clubs non-participants ainsi qu'aux causes sociales". Il est aussi question d'obliger les participants à "promouvoir et développer" le football féminin en faisant grimper les budgets concernés.

L'avenir du projet est conditionné à la décision que rendra cette année la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) sur la légalité des mécanismes de protection de l'UEFA face à la Super League. En décembre, l'avocat général de l'instance européenne a rendu un avis favorable à l'UEFA. Les conclusions de l'avocat général sont fréquemment suivies par les juges. En attendant, la Super League joue la carte de la séduction: son dixième principe porte sur la nécessité des acteurs du football européen d'adhérer "aux valeurs, aux lois et aux libertés fondamentales de l'Union européenne", avec la volonté de s'en remettre au système judiciaire de l'institution pour régler les litiges liés à sa compétition.

https://twitter.com/julien_absalon Julien Absalon Journaliste RMC Sport