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Affaire Le Graët: dans un livre, l'agente Sonia Souid réitère ses accusations contre l'ex-président de la FFF

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Après ses prises de paroles début 2023 pour dénoncer le comportement de Noël Le Graët, qui avaient conduit à sa démission de la présidence de la FFF quelques semaines plus tard, Sonia Souid persiste et signe. Dans un livre publié jeudi, l'agente de joueurs dresse de nouveau un portrait peu flatteur de l'ancien patriarche du foot français.

Si le parquet de Paris a pris la décision de classer en octobre dernier l’enquête préliminaire ouverte en janvier 2023 contre Noël Le Graët pour "harcèlement moral et sexuel" - faute d'infraction suffisamment caractérisée - la sortie du livre de Sonia Souid, ce jeudi, devrait de nouveau écorner l'ancien président de la FFF.

"La position sociale était son arme de prédilection"

Dans son ouvrage "Touche pas à mon Qi !", que le quotidien Le Monde a pu consulter, l'agente de joueurs - qui avait été la première à signaler le comportement déplacé de Le Graët entre 2013 et 2018 - apporte des précisions quant à la nature de ces actes. Rejetant les termes de "violeur, agresseur, ni même prédateur sexuel" pour désigner l'homme de 83 ans, elle explique que celui-ci "continuait à se comporter et à penser comme à son époque, là où les hommes pouvaient disposer des femmes à leur convenance".

Une "réunion confidentielle", qui se serait tenue en 2014 au domicile de Noël Le Graët en tête-à-tête, est également racontée. "Si nous devenons plus proches, je pourrai concrétiser vos idées", écrit-elle en reprenant des propos qu'il aurait tenu. Et d'ajouter: "Avachi sur son canapé, les jambes écartées, débraillé, il se caresse", écrit Sonia Souid, estimant alors être "réduite, aux yeux du président de la FFF, à un objet sexuel". Avant de la laisser repartir peu après, "sans un mot". "La position sociale était son arme de prédilection et lui conférait un sentiment de toute-puissance et d’impunité totale".

Le président actuel de la FFF aussi visé

Les dessous politiques de l'affaire sont également esquissés, avec le soutien "intéressé" de l'ex-directrice générale de la FFF de l'époque, Florence Hardouin, qui se "réjouissait probablement" de son intervention et son témoignage, pouvant "l'aider à conserver son poste".

Aussi, l'actuel président de la FFF Philippe Diallo est également visé et qualifié de "chiffe molle" par Sonia Souid. Celle-ci évoque une mise à l'écart de l'agente prononcée par Diallo, alors qu'un dîner était organisé suite à l'élimination des Bleues en quarts de finale du Mondial féminin 2023 ("Si Noël Le Graët apprend que vous êtes présente ce soir, il le prendra très mal"). "Il m’a traitée comme une moins que rien parce qu’il tremblait comme un petit garçon à l’idée de se faire réprimander par NLG qui, aujourd’hui, n’existe plus au sein de la FFF", écrit-elle.

CMP