Allemagne-Pays-Bas: pourquoi ils se sont autant haïs

Si la haine que se vouaient l’Allemagne et les Pays-Bas a disparu depuis de nombreuses années, l’énorme rivalité entre les deux pays fut longtemps féroce, donnant lieu à des matchs très, très chauds et à des gestes indignes sur des terrains de foot. Retour sur ces années sombres avant les retrouvailles entre les deux sélections lundi soir en Ligue des Nations.

C’est un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Celui où chaque match entre l’Allemagne et les Pays-Bas ressemblait à une boucherie digne des pires PSG-OM dans années 90. Une rivalité née au siècle dernier, les Néerlandais gardant une rancœur tenace après l’occupation du pays par l’Allemagne nazie. Depuis la fin de la 2e guerre mondiale, Allemands et Néerlandais se vouaient une haine féroce qui a bien sûr gagné les terrains de football.

"1-0 suffisait tant que nous pouvions les humilier"

En pleine rivalité Bayern-Ajax dans les années 70, les deux pays se retrouvent en finale de la Coupe du monde 1974. La RFA (ex-Allemagne de l’Ouest) s’impose grâce notamment à un penalty litigieux. Le milieu de terrain Wim van Hanegem ne digère pas et lâche en pleurs: "Je me fichais pas mal du score, 1-0 suffisait tant que nous pouvions les humilier. Je les hais. Ils ont assassiné ma famille. Mon père, mon frère et plusieurs membres de la famille. J’étais angoissé à chaque fois, j'ai affronté l'Allemagne."

Les années passent et chaque opposition fait rejaillir la tension entre les deux sélections. Insultes, bagarres, coups bas, crasses, mauvais goût… tout y passe. A l’Euro 1980, Toni Schumacher se bat avec Huub Stevens tandis que René Van De Kerkhof met une droite à Bernd Schuster.

Koeman, le triomphe du mauvais goût

Ambiance tout aussi cool lors de la demi-finale de l’Euro 1988, les Pays-Bas, futurs vainqueurs, battent les Allemands chez eux. "Je suis heureux d'avoir fait ce cadeau aux anciens qui ont vécu la guerre", dérape le gardien Hans Van Breukelen. Ronald Koeman, alors défenseur des Oranje, échange son maillot avec Olaf Thon puis, tout sourire, fait semblant de s’essuyer les fesses avec devant les fans néerlandais aux anges.

Les crachats de Rijkaard

Très classe aussi Frank Rijkaard. Le milieu batave crache à deux reprises dans les cheveux de Rudi Völler durant un 8e de finale de Coupe du monde nauséabond en 1990. Les deux joueurs seront expulsés.

Trente ans plus tard, le climat s’est heureusement apaisé. Le foot a changé, ses règles et les mentalités aussi. Les nouvelles générations qui ont pris le relais ont mis la rivalité uniquement sur le plan sportif. Ce devrait le cas ce lundi soir à Gelsenkirchen (20h45) où les Allemands, en plus, n’auront rien à jouer.

AB