RMC Sport

Batistuta voulait « qu’on lui coupe les jambes »

Gabriel Batistuta

Gabriel Batistuta - AFP

Après avoir martyrisé pendant de longues années les défenses argentines et italiennes, Gabriel Batistuta a terminé sa carrière dans l’anonymat, au Qatar. Usé physiquement lorsqu’il a raccroché les crampons en 2005, l’Argentin a vécu un calvaire, au point de demander à un médecin qu’il lui coupe les jambes pour abréger ses souffrances.

La vie d’un footballeur est souvent faite de strass et de paillettes, de beaucoup de joies mais aussi parfois de quelques peines. Pour certains, l’arrêt de leur carrière est même comparée à une « petite mort ». C’est le cas pour Gabriel Batistuta, qui a raccroché les crampons en 2005 après deux saisons passées à Al-Arabi (Qatar). Contraint d’arrêter le football en raison de blessures à répétition, l’ancien buteur de la Fiorentina a vécu un calvaire dans les mois qui ont suivi sa retraite.

« J’ai arrêté le football et d’un jour à l’autre, je ne pouvais plus marcher », explique l’ancien international argentin (78 sélections, 56 buts) à la chaîne de télévision TyC Sports, avant de détailler sa souffrance. « J’urinais dans mon lit alors que les toilettes étaient à trois mètres, parce que je ne voulais pas me lever, raconte-t-il. Il était quatre heures du matin et je me disais que ma cheville allait me faire tellement mal… »

Inspiré par Oscar Pistorius

Tellement forte, la souffrance lui a fait prendre une décision extrême… et inspirée par les exploits d’Oscar Pistorius sur les pistes d’athlétisme. « Je suis allé voir le docteur et je lui ai dit de me couper les jambes, poursuit "Batigol". Il m’a regardé et m’a répondu que j’étais fou. J’ai insisté, je n’en pouvais plus, j’étais tout le temps de mauvaise humeur. Je ne peux pas raconter cette douleur, c’est impossible de la faire comprendre aux gens. »

Le médecin a finalement refusé, préférant lui poser une fixation à la cheville avec des vis. « Il m’a demandé de choisir sur quelle jambe je voulais le faire car ce n’était pas possible sur les deux. Mon problème, c’est que je n’ai plus ni cartilage, ni tendons. Mes 86 kilos s’appuient sur les os. Et les os contre les os, c’est ce qui me faisait mal. » Grâce à cette solution, Batistuta (45 ans) assure qu’il se sent désormais beaucoup mieux et qu’il peut même s’adonner à son nouveau passe-temps favori : le golf.

Alexandre Alain Journaliste RMC Sport