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Blatter relance le débat sur la vidéo

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En lice pour un 5e mandat à la tête de la FIFA, Sepp Blatter s’est montré favorable à la mise en place de challenge vidéo dans le foot, en marge de l’annonce de sa candidature. Un vieux débat, qui l’oppose d’ailleurs à Michel Platini, qui promet de secouer la planète foot dans les prochains mois.

Ne cherchons plus le thème principal de campagne du candidat Blatter pour sa propre réélection sur le trône du foot mondial. Loin des affaires liées aux attributions des Coupes du monde 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar, la question de l’arbitrage vidéo dans le foot -définition par excellence du débat casse-tête façon rubicube- devrait occuper les langues et les esprits durant plusieurs mois. A 78 ans, Blatter se pose donc en réformateur. Son idée ? Tester le ralenti des images lors de compétitions pour permettre aux entraineurs de contester les décisions arbitrales en cours de match.

Le tennis appelle ça le challenge vidéo. Concrètement, ce dispositif permettrait aux deux entraineurs, d’avoir le droit, une ou deux fois par mi-temps, de faire appel à la vidéo, mais seulement lorsque le jeu est arrêté. Et voici la scène à laquelle les spectateurs pourraient assister. Un coach conteste un fait de jeu ou une décision. Il fait appel à l’usage de la vidéo. Il accompagnerait alors l’arbitre pour un visionnage à l’issue duquel ce dernier prendrait sa décision. Pas une tâche facile pour l’homme en noir chargé de débattre avec les volcaniques Diego Simeone et autres José Mourinho… Une séquence qui pour l’instant relève bien sûr du fantasme. Si mise en place il y a, elle sera progressive et s’appliquera au départ lors des compétitions internationales.

Di Méco : « Ça va durer 15 jours »

Après avoir introduit la « Goal-line Technology » lors de la Coupe du monde brésilienne, Blatter espère tester le procédé lors de la Coupe du monde des moins de 20 ans en Nouvelle-Zélande en juin prochain. Sous réserve d’acceptation par l’IFAB, le board qui gère les lois du jeu. Si la vidéo est entrée dans les habitudes de sport comme le Foot US ou plus récemment le rugby, le football par l’essence même de ses règles pose d’insondables questions.

« Un hors-jeu, l’action est terminée, qu’est ce qui se passe, interroge ainsi Eric Di Méco, membre de la Dream Team RMC Sport. Ça va durer 15 jours. Un match ne se finira jamais. Ça va être embrouilles sur embrouilles. Les actions litigieuses au football, ce n’est pas comme au rugby, il y en a 20 par match. L’erreur fait partie du foot. Le plus gros litige qu’il y a dans le foot, c’est le hors-jeu. Un gars file au but, il est sifflé hors-jeu. Qu’est ce qui se passe ? On lui donne un pénalty si on se rend compte qu’il n’y était pas ? » Le débat est (re)lancé. Et risque fort de provoquer quelques vagues.

Sylvain Reignault