
Brésil : Pourquoi Dunga est un choix étrange

Dunga - -
Du neuf avec du vieux. C’est donc l’option retenue par les dirigeants brésiliens pour tenter de relancer la Seleçao. Luiz Felipe Scolari non renouvelé après une fin de Coupe du monde cauchemardesque, les commandes ont été officiellement confiés ce mardi à Dunga. Pour la deuxième fois de sa vie. Un choix assez surprenant à l’heure où tout le pays pleure encore son rendez-vous manqué à domicile. Car pour retrouver le sourire, il ne faudra sans doute pas compter sur le technicien de 50 ans, son air énervé et ses méthodes musclées.
Pour les résultats, en revanche, il y a peut-être un peu d’espoir. Lors de son premier passage à la tête de la sélection (entre 2006 et 2010), il s’était forgé un bilan largement positif (42 victoires, 12 nuls et 6 défaites), couronné par ses victoires lors de la Copa America 2007 et de la Coupe des Confédérations 2009. Son équipe avait même terminée en tête des éliminatoires de la Coupe du monde 2010. Mais sous sa poigne de fer, le Brésil a surtout proposé un jeu défensif et rugueux. A l’image du milieu de terrain besogneux qu’il était lorsqu’il a soulevé la Coupe du monde 1994 aux Etats-Unis. Loin, très loin, du « joga bonito » et de ce football-spectacle qui fait la fierté du peuple auriverde.
Huis clos, insultes et interdiction de parler
Plus Felipe Melo que Ronaldinho, Dunga préfère les travailleurs aux artistes et accorde peu d’importance à l’esthétique. Pour ne pas dire aucune. Une philosophie qui lui a valu les critiques du public et des médias, avec qui il a entretenu des relations très tendues durant son premier mandat. « Il y a sûrement ici environ 300 journalistes brésiliens qui attendent notre élimination pour pouvoir dire qu'ils avaient raison, que le sélectionneur a eu beaucoup de chance à la Copa America et à la Coupe des confédérations », a-t-il par exemple lancé en ouverture du Mondial 2010 en Afrique du Sud, qui a précipité son éviction après une défaite face aux Pays-Bas en quarts de finale (2-1).
Entre huis clos de dernière minute, insultes publiques et interdiction à ses joueurs de parler, le technicien à la coupe en brosse a réussi à se mettre toute la presse à dos. Ainsi qu’une bonne partie de l’opinion. Un peu à l’image de Raymond Domenech il y a quelques années. Mais à l’inverse de l’ancien coach des Bleus, « Simplet » (son surnom au Brésil) n’a pas réussi à emmener son équipe en finale de Coupe du monde. Il faudra au moins ça pour oublier le traumatisme de cet été 2014 et la gifle reçue face à l’Allemagne au Maracana (7-1). En attendant, Dunga, qui s’était relancé au SC Internacional de Porto Alegre, va pouvoir reprendre son œuvre inachevée avec la Seleçao.
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