C'est quoi ce TPO, qui pourrait faire chuter Allardyce ?

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Le TPO, c’est quoi ?
Le TPO est l’acronyme de « Third party ownership, « tierce propriété dans le football ». On en convient, le terme, qui semble tout droit sorti d’un obscur manuel de droit, peut rebuter. Le secret est dans le « tierce propriété ». Le TPO correspond donc à la pratique qui permet à une société, ou à un agent, de posséder des parts d’un joueur. La société devient en quelque sorte copropriétaire avec le club, du joueur sur lequel elle investit. Elle touchera lors d’un transfert, un pourcentage correspondant aux droits acquis sur le joueur.
Très répandu en Amérique du sud, mais aussi en Espagne et au Portugal avant son interdiction par la Fifa en 2015, l’intérêt du TPO pour les clubs est évident. Il leur offre la possibilité d’acquérir des joueurs hors de leurs moyens. Pour comprendre l’intérêt des investisseurs, il suffit de jeter un œil aux bascules dont ont fait l’objet certains joueurs achetés un bouchée pain et revendus plusieurs dizaines de millions d’euros…
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Pourquoi c’est interdit ?
Le TPO a été interdit par la Fifa en 2015. La justification est d’abord d’ordre moral. Lorsque l’on décide de miser en bourse, on le fait sur une entreprise. Dans le cadre du TPO, on mise sur un individu, un pied gauche, ou un jeu de tête. Le joueur devient une marchandise pure, objet de spéculation. Forcément discutable d’un point de vue éthique. Ancien président de l’UEFA, Michel Platini avait qualifié le TPO de « pratique honteuse », utilisant même l’expression d’ « esclavage moderne ».
Outre-Manche, le TPO est devenu une « affaire » lors du double transfert de Carlos Tevez et Javier Mascherano des Corinthians à West Ham en 2006. Pour acquérir la doublette argentine, les Hammers s’étaient associés à une société basée à Londres. Après enquête, la fédération anglaise avait condamné le club à une amende de plus de six millions d’euros pour avoir enfreint les règles entourant la pratique du TPO. Dans le contrat des deux joueurs figuraient des clauses autorisant la firme à décider quand transférer et le joueur et à quel prix. Après la jurisprudence Tevez-Mascherano, la FA avait interdit le TPO en 2008.
Comment le contourner ?
La pratique du TPO a été particulièrement médiatisée en France avec l’émergence de la société Doyen Sports. Le fonds d’investissement dirigé par Nelio Lucas a même été un temps évoqué pour le rachat de l’OM en début d’année. Une société comme celle-ci n’a pas cessé d’investir dans le football, malgré l’interdiction du TPO. Au lieu de devenir copropriétaire d’un joueur, les fonds prêtent tout simplement de l’argent au club. Lors du mercato d’été 2015, Porto avait ainsi acheté Giannelli Imbula à Marseille en bénéficiant d’un prêt de 20 millions d’euros de Doyen Sports. Le « Third party ownership » est devenu « Third Party Investment » (TPI).
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