PSG: un supporter ukrainien viré du Parc des Princes à cause de son drapeau?

Un drapeau de l'Ukraine pas le bienvenu au Parc des Princes? Un supporter ukrainien a raconté auprès de la chaîne Telegram ukrainienne Dnipryanyn avoir été poussé vers la sortie par le service de sécurité du Parc des Princes en raison de son drapeau lors de PSG-Angers (1-0) le 22 août dernier. Les stewards lui auraient demandé de retirer son drapeau, sans quoi il devait quitter le stade. Il aurait finalement décidé de partir, avec son drapeau.
L'histoire racontée est celle d'un soldat de l'armée ukrainienne en permission annuelle, autorisé à voyager à l'étranger en raison de son service. Il souhaite rester anonyme. "Je suis soldat et j'ai décidé de partir en vacances pour visiter les meilleurs stades européens. Le premier match auquel j'ai assisté s'est déroulé à Paris, au Parc des Princes. Avant d'entrer, j'ai acheté une écharpe du PSG pour 25 € par respect pour le club", explique-t-il.
"Des stewards se sont approchés et m'ont demandé de quitter les tribunes"
"Une fois dans les tribunes, j'ai sorti le drapeau de notre pays et je m'en suis enveloppé. Cinq minutes plus tard, des stewards se sont approchés et m'ont demandé de quitter les tribunes. Lorsque nous sommes partis, ils m'ont demandé à qui appartenait ce drapeau ; j'ai répondu "à l'Ukraine, Ilya Zabarnyi", ce à quoi ils ont répondu "d'accord, vous pouvez continuer de regarder le match"", retrace le soldat.
"Je suis retourné dans les tribunes, mais ce n'était que le début... Environ 10 minutes plus tard, les stewards et quelques personnes de haut rang sont revenus. Nous sommes repartis et j'ai demandé quel était le problème. Ils m'ont demandé d'expliquer la symbolique du drapeau. Le drapeau arborait notre trident", soit le symbole des armoiries de l'Ukraine, utilisé comme symbole national de la lutte ukrainienne et de son combat pour la liberté.
Il explique avoir montré sur son téléphone quel était le symbole de ce tryzub, ne parlant pas suffisamment bien français. Un agent de sécurité vêtu d'un gilet pare-balles se serait alors approché de lui et aurait demandé aux autres membres de la sécurité s'il y avait un problème. L'homme en question serait originaire d'Ukraine mais travaille et vit à Paris et aurait obtenu des autres stewards de laisser le soldat regagner les tribunes, avec son drapeau.
Parti avant la mi-temps
"Mais pas pour longtemps, car 10 minutes plus tard, un autre agent de sécurité est venu me demander de retirer le drapeau. J'ai refusé, et le responsable de la sécurité est revenu pour les calmer. La quatrième fois, toute une délégation est venue dans les tribunes, l'un d'entre eux était même en smoking, et lorsque notre Ukrainien a commencé à expliquer la raison de la présence du drapeau, il lui a chuchoté quelque chose à l'oreille", reprend-il.
L'homme d'origine ukrainienne qui l'avait aidé jusqu'ici lui aurait alors dit: "La direction du PSG a appelé et insiste pour que vous retiriez le drapeau." "J'ai vu du mépris pour eux dans ses yeux, mais il est au travail, je comprends, un grand merci à lui", remercie le supporter.
"Je lui ai dit que j'étais soldat et lui ai demandé s'il comprenait ce qui allait se passer maintenant. Il m'a répondu: 'Oui, c'est votre décision!' Je me suis levé, j'ai retiré l'écharpe du PSG, et il y avait un agent de sécurité qui voulait très clairement et ouvertement que je retire le drapeau ukrainien. En quittant les tribunes, je lui ai lancé l'écharpe en lui disant: 'Je te la donne!'"
Il dit que ce même steward avait l'air "effrayé". "Les Ukrainiens n'abandonnent jamais, donc j'ai quitté le stade avant la mi-temps. Ilya Zabarnyi, notre Ukrainien, faisait partie de l'équipe pour ce match, mais ils semblent entendre parler de notre pays pour la première fois, sans parler du fait que nous sommes en guerre!", conclut-il.
Au club, on explique que la sécurité a appliqué la règle valable pour l’ensemble des supporters: les fans ont le droit d’afficher le drapeau d’origine des joueurs qui sont sur le terrain, mais pas des drapeaux avec symbole qui sont difficiles à interpréter. C’est ce qu’il s’est passé. Il n'y a, selon eux, pas eu de traitement spécifique lié à la nationalité dudit drapeau et aucune demande spécifique de la direction. L'individu n’ayant pas souhaité mettre son drapeau en consigne, il a été décidé de l’exclure du stade.