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"Tu es l’équipe que tout le monde veut battre": pourquoi signer un doublé en Ligue des champions est une mission quasi impossible pour le PSG

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Presque quatre mois après avoir soulevé la première Coupe aux Grandes Oreilles de son histoire, le PSG remet son titre en jeu ce mercredi (21h) en recevant l’Atalanta Bergame. Avec un grand défi: conserver cette couronne, alors que tous les regards seront braqués sur Paris.

Une étoile sur le maillot et tout change? Après avoir couru pendant des années derrière le sacre en Ligue des Champions, Paris retrouve la prestigieuse compétition européenne avec un nouveau statut, ce mercredi (21h) face à l'Atalanta Bergame. Celui de la meilleure équipe d’Europe, qui fait peur lorsqu’on s’en approche. "Tu changes de standing. Tu passes d’un club qui fait tout pour la gagner au club à abattre, entre guillemets", approuve Djibril Cissé, vainqueur de la Ligue des Champions en 2005 avec Liverpool (la première sous la nouvelle formule pour le club).

Parfois moqué ces dernières saisons à cause de ses échecs dans la compétition malgré des transferts hors-norme, le PSG est devenu un club respecté. Par son parcours (Manchester City, Liverpool, Arsenal, Inter Milan…) mais aussi pour son style de jeu séduisant. Dès lors, les regards changent, forcément. "Tu prends un grade différent, un statut différent et il faut avoir les joueurs qui mentalement arrivent à gérer ça car tu es attendu sur tous les stades", explique Cissé. Chaque rencontre face au PSG ressemblera au "match de la saison" pour son adversaire. Paris peut néanmoins compter sur un homme d’expérience dans ce domaine: Luis Enrique. Le coach espagnol a gagné la compétition en 2015 avec le Barça et sait comment appréhender les lendemains. "Je ne sais pas, je ne vois rien de différent de l'année dernière par rapport aux adversaires", tempère-t-il. "Ça a toujours été difficile de jouer chaque match et j'ai la même sensation." En 2015-2016, lui avait échoué en quarts de finale.

"Dans la tête des gens, un champion doit gagner"

Son discours est-il un moyen de dégonfler la pression? Car les supporters et l’environnement autour du club a forcément gonflé le curseur des attentes. "C’est juste autour, médiatiquement on parle plus de toi, en interne il y a peut-être un peu plus d’attentes sur les joueurs et un peu moins de droit à l’erreur", avoue Djibril Cissé. "Tu es champion et dans la tête des gens, un champion doit gagner. Tu es l’équipe que tout le monde veut battre. L’année d’avant, les gens savaient qu’ils avaient leur coach, une certaine emprise sur le foot européen, ils voulaient les battre pour une autre raison. Là tu veux battre le champion d’Europe, chaque équipe qui rencontre le champion en titre veut le taper."

Pour créer une dynastie, il faut rester motivé, alors que la quête de "marquer l’histoire", qui tenait en haleine tout un club, est passée. Preuve que cela n’est pas facile: seul le Real Madrid l’a fait (2016, 2017, 2018) l’a fait depuis l’instauration de la nouvelle formule, en 1992 (elle a changé en 2024-2025). Y a-t-il un risque de relâchement? "Non ça m’étonnerait. C’est une possibilité mais quand tu es joueur à ce niveau, tu ne te contentes pas d’un titre mais de deux, trois, quatre, cinq, le plus possible", sourit Cissé. "Gagner une Ligue des Champions, c’est très beau mais tu fais tout pour en gagner d’autres. Je ne pense pas qu’il y ait de relâchement."

Luis Enrique garde l’exigence

D’autant que le PSG a dans son effectif des jeunes comme Warren Zaïre-Emery (19 ans), Désrié Doué (20 ans) ou Joao Neves (20 ans), au début de leur carrière. Dès le début de la saison, la direction a fait passer le message à l’effectif que les objectifs de titre étaient les mêmes que l’an passé. Niveau effectif, Paris a fait le choix de la continuité (trois recrues) malgré la perte de Donnarumma, gardien clé. "Le premier titre est toujours difficile parce que les joueurs ne pensent pas qu'ils sont capables de le gagner", pose Luis Enrique. "Mais on a montré le chemin. Maintenant, tout le PSG et les jeunes joueurs veulent gagner parce qu'ils savent qu'ils en sont capables. Pour moi, c'est plus difficile de gagner la première que la deuxième ou la troisième. Notre objectif est de marquer l'histoire de nouveau et de gagner la deuxième Ligue des champions consécutive. Il faut être ambitieux." Il ne reste plus qu’à le prouver.

Valentin Jamin