RMC Sport

Une fête sans excès: comment le PSG encaisse le "rappel à l’ordre" face à Aston Villa

placeholder video
Le PSG s’est qualifié dans la douleur pour les demi-finales de la Ligue des champions, malgré une défaite sur le terrain d’Aston Villa mardi soir (3-2). Mais la qualification a été célébrée très discrètement, le vestiaire parisien gardant surtout le goût amer d’avoir failli tout gâcher.

22h53 mardi soir à Villa Park. L’arbitre de la rencontre, José Maria Sanchez, siffle le coup de sifflet final. Le PSG s'incline 3-2 à Birmingham, mais décroche son billet pour les demi-finales de Ligue des champions. Ousmane Dembélé est élu par les observateurs techniques de l'UEFA "Homme of the match". Comme à chaque fois, c’est le responsable communication du club qui lui tend son trophée… que l'attaquant refuse. Il garde un visage très ferme et file rapidement vers le vestiaire.

Quelques minutes plus tard, doudoune verte sur les épaules, il revient sur le terrain cette fois-ci avec sa récompense dans les mains. Mais pour la photo officielle, rien ne change. Ousmane Dembélé ne digère pas cet échec et il le fait savoir. "Il faut être exigeants, surtout dans ces matchs. On s'est rendu la tâche difficile. En deuxième, on s'est relâché, on s'est cru trop beau. À 2-1, on a cru qu'on était déjà qualifiés et que c'était fini. La Ligue des champions est comme ça. Tu peux tomber sur des équipes avec un public chaud qui peuvent renverser le match. Il va falloir être plus exigeants pour les demi-finales", explique le principal intéressé au micro du diffuseur Canal+.

En après-match, l'international français a pris le temps de répondre à un certain nombre d'interviews sur un ton similaire. Un discours approuvé par Achraf Hakimi quelques minutes plus tard, dans la zone mixte réservée aux médias sous une tente blanche: "Je suis d'accord avec Ousmane. Pour une équipe comme nous, si on veut gagner la Ligue des champions, ce n'est pas possible de commencer la deuxième mi-temps en prenant deux buts. On va parler de ça. Ce n'était pas facile, on a souffert. La mission était de se qualifier, on est content. Il y a des choses qu'on devait améliorer, comme les deux buts qu'on a pris", commente le latéral parisien au micro du diffuseur.

Dans le vestiaire, une brève célébration mais beaucoup de frustration

Ce climat de défaite, Paris ne l'avait plus connu depuis le 5 mars dernier, lors du huitième de finale aller contre Liverpool. Laissant une ambiance plus pesante qui s’est aussi ressentie dans le vestiaire après la rencontre, après une brève célébration. Avant d'accéder à cette minuscule pièce réservée aux joueurs parisiens mardi soir, Nasser Al-Khelaïfi donne une accolade à chaque joueur. Le président du PSG décide de ne pas s'éterniser avec un long discours.

"Il y avait la joie d'être qualifié d'être qualifié pour la demi-finale de la plus grande Coupe d’Europe mais une réelle concentration car rien n'est encore gagné. L’équipe continuera à grandir, ensemble à chaque match", glisse un proche d'un joueur.

"Une qualification qui fait du bien. Et une défaite qui peut aussi faire du bien. Depuis deux mois, il y a beaucoup de compliments, souvent mérités. Mais ça peut ramollir et même affaiblir ta vigilance. Ce rappel à l’ordre peut et doit servir à continuer de grandir", confie-t-on dans l'entourage du club après le match. "On ne doit jamais avoir d’excès de confiance car un match de football change à chaque moment et on doit être prêts. Aston Villa est une très bonne équipe, qui joue bien avec des joueurs de qualité. On doit voir le positif et on est très contents", ajoute Luis Enrique en conférence de presse. Le technicien espagnol devient le quatrième entraîneur à atteindre au moins les demi-finales au cours de deux saisons avec un club français en Ligue des champions.

La prestation de Donnarumma saluée dans le vestiaire

Un seul homme aura véritablement apporté satisfaction: Gianluigi Donnarumma. S’il a encaissé trois buts, le gardien italien a évité pire bévue aux Parisiens avec des arrêts décisifs. Sa prestation a d’ailleurs été saluée au sein du vestiaire. Sous contrat pour encore une saison, l’ancien portier de l’AC Milan reste par ailleurs en négociation pour une prolongation de contrat. Comme relaté par RMC Sport en février, l’optimisme est de mise. Et ce ne sont pas ses arrêts cette saison en Ligue des champions qui viendront refroidir la discussion.

Qualifié pour une deuxième demi-finale consécutive, le champion de France devra montrer un visage bien plus solide au prochain tour. Face au Real Madrid de Kylian Mbappé ou contre Arsenal, qui a déjà battu Paris lors de la phase de groupes? "Pour dire vrai, on s’en fout. Excusez-moi pour mon langage (rires). Pour gagner cette compétition, nous allons devoir affronter de grandes équipes. Les deux équipes sont très fortes. Nous verrons mais nous sommes prêts", lâche Achraf Hakimi. Un résumé de l’ambition parisienne.

RMC Sport