Comment les Girondins de Bordeaux, tombés en National 2, ont commencé à se reconstruire

Avant de peut-être y faire leur grand retour dans quelques années, les Girondins de Bordeaux auront un petit goût de Ligue 1 dans quelques semaines. Qualifié pour les 32es de finale de Coupe de France, le FCGB a en effet hérité du Stade Rennais lors du tirage ce lundi soir à Paris. Un adversaire de prestige, une récompense aussi, pour une équipe qui reste sur 13 matchs consécutifs sans défaite, et commence à trouver son rythme en National 2. Signes d'une reconstruction qui prend forme.
Un staff qui doit compenser le manque de personnel
C’est une des conséquences de la vague de licenciements qui a vu le départ de 180 collaborateurs (en englobant les joueurs pros, des jeunes du centre, les CDD) depuis le 26 juillet: les Girondins ne peuvent plus s’appuyer sur un staff technique pléthorique. Depuis un mois, Bruno Irles et Dado Prso - son adjoint - ont modifié l’organisation de leur quotidien. Le groupe s’est retrouvé privé de son team manager, sa responsable presse, son entraîneur des gardiens de but et de son analyste vidéo. Mais Irles, qui connait ce niveau pour y avoir coaché avec la réserve de Monaco, avait anticipé. Les postes à combler ont été pourvus.
"Avant une personne faisait une tâche, désormais elle en fait dix", nous détaille un membre du club. Tous ont des fonctions élargies. Sur le terrain, Irles a dû repartir de zéro avec des joueurs qui ne se connaissaient pas et sont arrivés à la fin du mois d’août dans le meilleur des cas. "On fait beaucoup de jeu à 11 contre 11 dans la semaine pour rattraper le retard des liens entre les joueurs dans notre projet de jeu, et on bosse la préparation tactique propre à chaque adversaire", nous confie le staff.
Une équipe de bénévoles pour gérer l’intendance, le vice-président s’occupe des Pasta Box
Ils sont trois bénévoles à s’être manifestés pour aider leur club de cœur. Ils se relaient pour préparer les matchs, gérer les semaines d’entrainement, les maillots et être présents au maximum pour soulager les joueurs dans leur quotidien. Avant certains matchs, Arnaud De Carli - le vice-président - se retrouve à chauffer les "pasta box" pour les collations. Pour s’occuper lors des déplacements en bus, une table de poker a été achetée.
"On vit un truc d’hommes, on veut rouvrir le club à tout le monde pour que les gens se le réapproprient", continue un membre du club. "On va essayer de délocaliser des entrainements. On va profiter de notre malheur d’être amateurs en N2 pour que les gens se remettent à aimer le club."
Andy Carroll, le guide d’un groupe de guerriers
Certains joueurs de l’effectif ont connu le milieu professionnel. Yanis Merdji (ex-Auxerre), Lassana Diabaté (ex-Valenciennes), Cédric Yambéré (formé au club) sont arrivés pour viser une remontée immédiate. "Le groupe est très sain, avec une vraie mentalité de guerriers", assure-t-on. Si l’effectif devrait encore être complété lors du mercato hivernal, Bruno Irles est satisfait des joueurs dont il dispose.
Andy Carroll a tout de suite été le cadre attendu sur le terrain (7 buts en 6 matchs de N2) et en dehors. "Il y a une vraie différence quand il est là", poursuit-on en interne. "Il parle énormément. Il dégage un truc avec les jeunes joueurs. Tous les joueurs de l’effectif parlent anglais et il transmet toute son histoire et son expérience. Quand il est là, c’est le jour et la nuit." L’ancien attaquant des Three Lions se plait particulièrement à Bordeaux. Il n’est d’ailleurs pas rare de le voir en centre-ville jouer aux fléchettes et profiter de la vie bordelaise. Même si le chemin est encore long, les Girondins semblent avoir retrouvé une stabilité au Haillan, en attendant de voir le plan de restructuration de la dette du club sur lequel travaille son président Gérard Lopez.