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CAN 2022: fin de match totalement dingue et polémique, l'arbitre de Tunisie-Mali a sifflé trop tôt

Le Mali s'est imposé 1-0 face à la Tunisie, ce mercredi à la CAN 2022. Mais la fin du match a été sifflée trop tôt par l'arbitre, à deux reprises. Le match aurait dû reprendre, à la suite de cette erreur, mais les Tunisiens ne sont pas revenus sur la pelouse.

La Coupe d'Afrique des nations 2022 s'est couverte de ridicule au stade omnisport de Limbé. L'arbitre de la rencontre remportée 1-0 par le Mali face à la Tunisie a sifflé trop tôt la fin du match... et pas qu'une fois. Un premier coup de sifflet final a été donné par M. Janny Sikazwe avec cinq minutes d'avance. Un deuxième, définitif, a été fait alors qu'il restait encore une quinzaine de secondes dans le temps réglementaire. Après un long moment de flottement, le jeu aurait dû reprendre malgré tout pour disputer les secondes manquantes. Mais dans la confusion la plus totale, cette reprise n'a finalement jamais eu lieu.

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Le Mali menait déjà 1-0 lorsque, à la suite d'un dégagement, Janny Sikazwe a sifflé la du match à la 85:08. L'arbitre, qui a pourtant bien regardé sa montre, s'est alors dirigé vers le bord du terrain, sous le regard stupéfait du sélectionneur tunisien Mondher Kebaier. Après quelques secondes d'égarement, le directeur du jeu est revenu sur son erreur et a relancé le match. Cette première bourde a fait perdre près d'une minute.

Puis à 89:43 précisément, l'arbitre a sifflé une deuxième fois la fin du match. Il a donc non seulement oublié quelques secondes dans son décompte, mais aussi choisi de ne pas accorder de temps additionnel alors que huit remplacement ont été effectués au cours de la seconde période. De surcroît, un recours à l'écran de contrôle de l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR) a été effectué entre ces deux erreurs d'arbitrage, pour vérifier la légitimité d'un carton rouge adressé à l'attaquant malien El Bilal Touré (87e).

Le match n'a pas repris, car les Tunisiens sont restés au vestiaire

Après le deuxième coup de sifflet, le staff tunisien est entré dans une colère noire. Le sélectionneur est directement allé voir l'arbitre, mais ce dernier a campé sur sa position. Face à la tension sur le terrain, des officiels de la CAN ont encadré le membres du corps arbitral pour les escorter en sécurité vers le tunnel des vestiaires.

Mais une trentaine de minutes après ce deuxième coup de sifflet final, et alors que tous les acteurs avaient quitté le terrain, les officiels ont décidé de faire reprendre la rencontre. Avec un changement majeur: le quatrième arbitre devait prendre la place de Janny Sikazwe. Les Maliens sont donc revenus sur le terrain. Mais pas les Tunisiens, à la surprise générale. Le nouvel arbitre a donc acté l'absence de l'équipe tunisienne, et scellé la fin du match... pour la troisième fois.

L'arbitre avait été soupçonné de corruption

Pour autant, la controverse ne va sans doute pas prendre fin immédiatement. La Tunisie pourrait tenter de faire valoir ses droits, si elle a déposé une réserve technique, comme cela est possible lorsqu'une équipe se retrouve lésée par une erreur réglementaire d'un arbitre. Mais la Tunisie pourrait aussi faire face à une sanction, pour ne pas être revenue disputer les ultimes minutes de la rencontre sous la direction du 4e arbitre.

En attendant que la Confédération africaine de football (CAF) prenne des décisions, Janny Sikazwe, 42 ans, de nationalité zambienne, se retrouve ainsi à la deuxième polémique majeure de sa carrière d'arbitre. En novembre 2018, il avait été suspendu à titre conservatoire pour des soupçons de corruption en Ligue des champions africaine. La suspension avait finalement été levée quelques mois plus tard. Avant cette difficulté, son CV était impeccable, avec notamment les matchs Belgique-Panama et Japon-Pologne arbitrés lors de la Coupe du monde 2018 en Russie.

https://twitter.com/julien_absalon Julien Absalon Journaliste RMC Sport