Le bus du Togo mitraillé : trois morts

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« On s’est fait mitrailler comme des chiens ! » La phrase de Thomas Dossevi fait froid dans le dos. Elle reflète pourtant la triste réalité de la tragédie qui s’est jouée ce vendredi en Angola. A deux jours de l’ouverture de la Coupe d’Afrique des Nations, le bus de la sélection togolaise s’est retrouvé sous le feu des mitraillettes. « Ils étaient cagoulés, armés jusqu’aux dents, a décrit l’attaquant du FC Nantes sur l’antenne de RMC. On est resté vingt minutes sous les sièges du bus. C’est horrible. Il y avait une sécurité mais ça n’a pas suffi. »
Trois morts
En stage à Pointe-Noire depuis le 27 décembre, les Eperviers ont quitté leur lieu de préparation en bus (un pour les joueurs et un transportant le matériel) vers 13h00, escortés par l’armée congolaise. A la frontière avec l’Angola, ils ont ensuite été pris en charge par les officiels de la Confédération africaine de football (CAF) et de la Fédération internationale (FIFA). A bord de deux nouveaux bus de la Coupe d'Afrique des nations (CAN), ils ont été attaqués vers 15h, après 10 km effectués à l’intérieur du territoire angolais, dans la province du Cabinda. Une attaque revendiquée par les Forces de Libération de l’Etat du Cabinda/Position Militaire, groupe armé qui se bat pour l’indépendance de cette enclave angolaise au Congo.
Joint par RMC Sport, le secrétaire général du mouvement, Rodrigues Mingas, a expliqué que la CAF avait « été avertie à plusieurs reprises que le territoire était en guerre. Elle avait tous les documents expliquant cela et n’a pas voulu tenir compte des avertissements. Elle doit en assumer la responsabilité. » Il déplore tout de même le fait que des sportifs aient été touchés et « la mort d’un élément ».
La CAN aura lieu... et le Togo va partir
La fédération togolaise a ainsi confirmé que l’attaque, qualifiée d'« acte terroriste » par un ministre angolais, a été fatale à l’un des deux chauffeurs angolais. Elle a également fait neuf blessés dans les rangs de la délégation togolaise. Une incertitude a plané sur le cas de Serge Gakpe mais, de source proche du joueur, le milieu de terrain monégasque n’a pas été touché. En revanche, le troisième gardien Kodjovi Obilalé, qui évolue Pontivy (CFA), a été blessé, tout comme le défenseur du club roumain du FC Vaslui, Serge Akakpo, qui a reçu une balle dans le bas du dos. Le sélectionneur français Hubert Velud a lui été touché au bras. Parmi les autres blessés, figuraientt le médecin et les deux kinés français et togolais. Romao, joueur du Togo et de Grenoble, joint par RMC a affirmé que deux personnes de la délégation togolaise avaient trouvé la mort suite à leurs blessures. Il s'agit de l'entraîneur adjoint et du chargé de la communication. Blessé au dos et au ventre, Obilale a été transféré par hélicoptère vers l'Afrique du Sud pour y être opéré.
Son équipe a elle décidé de se retirer de la compétition. C’est le ministre de l'administration territoriale et porte parole du gouvernement togolais qui l’a annoncé à l’AFP. Peu de temps après que le milieu de terrain des Eperviers Guillaume Brenner ait annoncé sur RMC leur décision de ne pas prendre par à la CAN, Pascal Bodjona a indiqué que le gouvernement avait rappelé sa sélection à Lomé. Une décision comprise et acceptée par la Confédération africaine de football (CAF). « Quel que soit votre choix, nous le respecterons », a déclaré son président Issa Hayatou à son arrivée à la Villa Olympique de Cabinda, selon des propos rapportés par RFI. La compétition aura elle bien lieu malgré l’absence du Togo.