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Obilalé : « Je ne dors plus la nuit…»

Kodjovi Obilalé

Kodjovi Obilalé - -

Touché par deux balles lors de l'attaque du bus de la sélection togolaise dans la province du Cabinda en janvier 2010, l’ancien gardien des Eperviers a fait, à l'occasion d'un entretien à RMC Sport, le point sur sa vie. Délaissé par une partie de ses anciens coéquipiers, Kodjovi Obilalé affirme vouloir tourner la page du football. Définitivement.

Kodjovi, tout d’abord, pouvez-vous nous donner de vos nouvelles ?

Ça va de mieux en mieux. Physiquement, je tiens. Après le reste, c’est dans la tête que tout se passe. Maintenant, je fais beaucoup de rééducation, de musculation et de piscine afin de tenir le coup physiquement.

Avez-vous encore des contacts avec vos anciens coéquipiers togolais ?

Je n’ai pas de nouvelles... Je les comprends. Ils ont aussi leurs soucis et je ne leur en veux pas. C’est la vie comme on dit. Mais d’autres soutiens me donnent l’espoir d’avancer. Grâce à tous les anonymes et à certains médias comme RMC et RFI, je suis sorti du gouffre.

Avez-vous la sensation d’avoir été soutenu ?

Oui. Beaucoup de gens ont bougé pour moi. Des gens qui n’avaient rien à voir avec le Togo ou l’Afrique. Ils m’ont suivi. Maintenant, c’est l'UNFP qui m'aide moralement pour une nouvelle reconversion en tant que travailleur handicapé. J’attends la délivrance de reconnaissance pour une formation adaptée à mon handicap.

Depuis, avez-vous l’impression d’avoir été suivi particulièrement par le monde du football ?

D’abord, j'ai de moins en moins de soutien de la part de mon ancien club, le GSI Pontivy même si le président prend toujours de mes nouvelles. Après quand l'événement est arrivé, tout le monde a fait sa pub. Mais quand sept, huit mois sont passés, on tombe dans l'oubli. Mais je ne me prends pas la tête même si ce n’est pas comme avant. Tout a changé car moralement c’est dur. Je ne dors plus la nuit. Aujourd’hui, je veux entamer une deuxième vie.

Mais à 26 ans, tourner cette page risque d’être compliqué…

Même si c’est difficile, je veux oublier le monde du foot. Je suis vraiment dégoûté car les instances ont mis trop de différences entre le football amateur et le football professionnel. Si j'avais joué dans un grand club avant l'accident, ce ne serait pas la même chose. Mais apparemment, on ne tape pas dans le même ballon.