Velud : « L’armée angolaise nous a sauvés »

Le sélectionneur togolais s'entretiendra samedi avec ses joueurs et son staff pour décider de disputer ou non la CAN. - -
Hubert Velud, comment allez-vous ?
J’ai été touché au bras mais ce n’est rien comparé à ce qu’a subi l’entraîneur adjoint, qui a pris une balle dans le ventre, comme l’attaché de presse. Le gardien Kodjovi Obilalé en a pris une dans les reins. Mon cas est minime par rapport à eux. Mais on est quand même sous le choc parce que c’est un acte de guerre. Il y a eu beaucoup de sang et de peur dans le car. Je pense aux gens que je connais mais j’ai aussi une grosse pensée pour le chauffeur qui est décédé.
L’armée angolaise vous aurait protégé en répliquant aux rebelles et aurait ainsi sauvé des vies. Cette version vous paraît-elle crédible ?
C’est complètement vrai. Ils étaient armés jusqu’aux dents, ce qui nous a un peu surpris. Ont-ils eu vent de quelque chose ? On ne sait pas. Mais ce qui est sûr, c’est qu’ils nous ont sauvés la vie. Sans eux, les rebelles nous auraient achevés puisqu’on aurait été sans défense. Et je ne serais plus là pour vous en parler.
« La suite, je ne la connais pas »
La CAF vous reproche d’avoir voyagé en bus alors qu’elle préconise des déplacements en avion…
C’est un problème qui me dépasse. Malheureusement, on risque de se renvoyer la balle au niveau politique et de ne pas prendre ses responsabilités. Mais il faudra bien tout identifier. Je ne suis pas un expert en la matière. Il faut prendre du recul par rapport à tout ça. Etait-ce dangereux de venir en bus par la route ? On peut se poser la question.
Quand allez-vous décider de rester ou non pour jouer la compétition ?
On a quitté l’hôpital il y a à peu de temps pour venir au centre réservé aux équipes de la compétition. On est resté longtemps à l’hôpital pour être très groupés. Dans ces situations, on devient un peu parano, on se méfie de tout. On n’a pas non plus senti que les autorités prenaient cet événement de façon très sérieuse. Je ne dis pas qu’ils veulent étouffer l’affaire, mais presque. La suite, je ne la connais pas. On va se réunir avec les joueurs et le staff technique pour prendre une décision.
« Un acte de barbarie »
Avez-vous rencontré les autres délégations qui logent à Cabinda ?
Les Ivoiriens sont là, comme les Burkinabés. Je sais que Sheyi (Emmanuel Adebayor) a vu ses amis, notamment Kolo Touré et je pense qu’il va voir Drogba. Ils vont sûrement se concerter entre grands joueurs parce que la sécurité ici ne me paraît pas à la hauteur d’une grande compétition internationale. Je ne peux pas encore m’avancer sur certaines mesures mais ils vont parler entre hommes responsables. Il ne faut pas que les intérêts économiques et commerciaux prennent le pas sur la chair humaine.
Cette Coupe d’Afrique doit-elle continuer ?
On peut au moins se poser la question. C’est un acte de barbarie alors qu’on est là pour faire la fête du football africain.