A Ajaccio, le calme avant la furia

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Du soleil, des rires et de la bonne humeur. A la veille de disputer l’un des matches les plus importants de son histoire, le Gazélec Ajaccio n’a pas changé ses habitudes. Sur le terrain de leur stade Ange-Casanova, les pensionnaires de National se sont entrainés ce lundi sans se cacher des quelques caméras venues leur rendre visite avant de retrouver Lyon, quatrième de L1, mardi en demi-finale de la Coupe de France (20h45). Autour du terrain, une dizaine de supporters, des anciens pour la plupart, est venue admirer les barbes fournies de Louis Poggi, le capitaine, et Paul Maisonneuve, les deux seuls joueurs à avoir lié leur destin pilaire à celui du parcours de leur équipe en Coupe de France.
Doucement mais sûrement, l’ambiance monte. Sous le regard amusé d’un couple italien de passage, l’autoradio d’un Renault Scénic, garé toutes portes ouvertes sur la place de la Cathédrale, a « crashé » l’hymne du club revisité par Christophe Mondoloni, chanteur local. Accoudé au bar « In’dé Zézé » tenu par Christophe Ettori, directeur sportif du club, la mascotte, un diable en civil, lance : « On va endiabler l’Olympique Lyonnais ! » Une réplique de la Coupe de France apparait derrière la vitrine d’un magasin de sport aux côtés d’affiches et de ballons rouges et bleus. Pendant ce temps, les 200 dernières places mises en vente se sont arrachées comme des petits pains. Mardi, François-Coty, le stade du voisin et ennemi l’AC Ajaccio, sera à guichets fermés.
Tagliaglioli : « Ça va être la guerre ! »
Les hommes de Dominique Veilex pourront compter sur le soutien de toute une région, comme cela avait déjà été le cas face à Montpellier (L1), Toulouse (L1) ou Troyes (L2), victime des tours précédents. Comme cela a aussi été le cas dans la nuit de vendredi à samedi lorsqu’une centaine de supporters a attendu les joueurs GFCO, deuxièmes de National, à l’aéroport après leur succès à Rouen (1-0). Tous les présidents des clubs de la région ont appelé le président, Fanfan Tagliaglioli, pour réserver leur place en « ce jour historique pour le football corse ».
« Il y a une ambiance terrible en Corse pour ce match, s’emballe le président. Demain, ça va être la guerre parce que les joueurs sont motivés à 500%. Ils veulent aller au Stade de France. Je ne peux pas les empêcher de jouer un match de Coupe engagé. Les Lyonnais, même s’ils ont l’habitude des grands stades, vont être surpris. » Pour faire monter la pression, les joueurs ont affiché des coupures de presse dans la buanderie, lieu de passage obligatoire pour se rendre sur le terrain. « Sur un match tout est possible », prédit Laurent, supporter de la première heure.