
Coupe de France : Consolat, l’autre club de Marseille

L'équipe de Consolat-Marseille - -
« A Marseille, il y a la place pour deux grands clubs, mais je ne crois pas qu’à l’OM, on en ait envie, ni à la mairie. » C’est Ludovic Lacroix qui parle, footballeur des quartiers Nord. A Consolat, club amateur de CFA, on vit dans l’ombre du géant des quartiers Sud aux neuf titres de champion de France. Le Vélodrome, le centre d’entraînement Robert Louis-Dreyfus… joyaux des quartiers huppés de la cité phocéenne. Ludovic Lacroix refuse la comparaison directe avec les partenaires de Mathieu Valbuena. « On a tous rêvé de jouer à l’OM mais on n’a pas tous les qualités, ni les moyens. » Mais le Groupe Sportif Consolat, crée en 1964, travaille à devenir professionnel. La Ligue 2 est son objectif.
Le club du président Jean-Luc Mingallon a avant tout un rôle social. C’est l’ADN de Consolat. « C’est bien d’avoir un coup de projecteur, de montrer qu’il y a autre chose que la violence », lance le patron qui a repris le club au début des années 80. Mingallon suscite l’admiration de ses collaborateurs. « Il s’occupe aussi de beaucoup d’associations au sein de notre quartier, raconte le gardien de but Laurent Tudela. Il met en place des navettes, il met tout à disposition pour que ces jeunes-là ne manquent de rien. »
« On est les populos, l’Atlético face au Real Madrid »
Aux commandes depuis 30 ans, Mingallon dénonce le manque de moyens de son club et plus généralement des quartiers Nord. « On s’entraîne sur un terrain qui n’a pas été refait depuis 20 ans. La pelouse et les vestiaires sont dans un piteux état, et derrière tout ça, on a 517 gamins. On a quand même une sorte de génocide dans le football dans les 13e, 14e, 15e et 16e arrondissements. » De cette indifférence, Consolat en tire une fierté, une identité. « On est les ‘’populos’’ par rapport aux bourgeois du Sud, conclut Malek Hakim, l’entraîneur, on est l’Atlético face au Real Madrid. »