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"Ils ne devraient pas dire ça", quand les déclarations des arbitres font polémique

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En rapportant les explications troublantes que lui aurait fourni M.Letexier, arbitre du match PSG-Nantes (3-0) mercredi, Valentin Rongier a rouvert un vieux dossier sur les chambrages des hommes en noir sur le terrain. Petit florilège des dérapages arbitraux.

Diego Carlos, victime préférée des arbitres

Le défenseur nantais fut la victime d’un genre assez rare: l’agression physique d’un arbitre. C’était en janvier 2018 lorsque Tony Chapron lui asséna un croc-en-jambe en pleine action avant de l’expulser, après avoir cru que le Brésilien l’avait volontairement poussé. Cette action précipita la fin de la carrière de l’homme en noir.

Quelques mois plus tard, Diego Carlos s’était aussi plaint d’avoir été chambré par l’arbitre, Jérôme Brisard, lors d’une défaite face à Saint-Etienne (3-0). "C’est plus compliqué de jouer avec les arbitres, avait-il lâché au micro de Canal+ Sport. Après le deuxième but, il a rigolé avec moi et il m’a demandé si je voulais quatre minutes de plus pour prendre plus de buts. C’est incroyable que des arbitres disent ça à des joueurs pendant le match. Ils sont là pour gérer, ce n’est pas plus compliqué que ça. » Ce que l’arbitre en question avait réfuté.

Chapron et le ballon de Zlatan

Auteur d’un triplé lors d’un match face à Lorient (3-1) un soir de mars 2015, Zlatan Ibrahimovic avait été réclamer le ballon à l’arbitre de la rencontre, Tony Chapron, comme la coutume le veut dans pareil cas. Agacé par le ton directif du Suédois, l’homme en noir avait refusé. "Je vous vois après, je décide", lui avait rétorqué l’arbitre, provoquant l’agacement du Suédois. "Vous voulez être le boss, c’est bon pour les caméras", avait lâché l'attaquant du PSG.

Chapron et le doigt d’honneur

Tony Chapron, encore lui, a souvent été dénoncé par des joueurs pour son comportement en plein match. "Tu vas la fermer ta gueule, toi!", aurait-il lancé en 2007 à Cédric Lécluse, alors capitaine de Nancy dans le vestiaire des arbitres. Lors d’un Lorient-Caen, Rafik Saïfi avait aussi avancé que ce même arbitre lui a demandé de "fermer sa gueule". Il s’était aussi distingué en adressant à ce qui ressemblait à un doigt d’honneur au public du Gazelec Ajaccio en 2013. Il s’était défendu en arguant avoir levé l’index et non la majeur. 

Des insultes racistes contre Chafni?

En 2011, Kamel Chafni avait quitté le terrain furieux après avoir été expulsé mais surtout en assurant avoir entendu des insultes racistes prononcées à son égard par l’un des arbitres-assistants. Des adversaires brestois avaient attesté avoir également entendu ces paroles. Ce qu’avait démenti l’arbitre principal de cette rencontre, Tony Chapron. Avec une explication surréaliste. "Je connais trop bien l'homme avant de connaître l'assistant pour vous dire que cet homme-là ne tiendrait jamais de propos racistes, avait-il déclaré. Pour plusieurs raisons, parce que je le connais d'une part et d'autre part parce que ce garçon il y a deux ans était avec moi au Bénin pour former des arbitres béninois. S'il était raciste ça m'étonnerait qu'il soit venu avec moi."

Rothen et "cet arbitre qui parlait mal"

Dans l’émission Le Vestiaire sur RMC Sport, Jérôme Rothen avait évoqué les discussions sans filtre des joueurs avec les arbitres, comme M. Duhamel. "Lors d’un des derniers matchs de le carrière de M. Duhamel, ils l'avaient équipé d’un micro (il avait d’ailleurs chambré Adrien Rabiot lors de ce match PSG-Montpellier en 2014, ndlr) et tout le monde avait dit: ‘il est bien cet arbitre’. Et moi j’étais surpris. Mais qu’est-ce qu’il parlait mal. Avec le micro, tu avais l’impression que c’était une crème. Je lui avais dit: ‘vous auriez dû avoir le micro toute votre carrière, ça aurait arrangé les choses?"

Gervais Martel, président de Lens, s’en était aussi pris à M. Duhamel après la finale de la Coupe de la Ligue perdue par Lens face au PSG en 2008 sur un penalty litigieux transformé par Bernard Mendy à la 93e minute. "Il faut le mettre six mois en National, avait-il lâché. Je l'ai vu dans les couloirs, je lui ai dit: 'vous vous êtes trompé'. Il était assez sûr de lui, arrogant. Il m'a dit: 'ça m'étonnerait fort'."

Veissière avait fait disjoncter Fernandez

Ancien arbitre international, Gilles Veissière était réputé pour son goût du chambrage. Et même un peu plus que ça. A l’issue d’une demi-finale de Coupe de la Ligue entre le PSG et Bordeaux (0-1) en 2002, les Parisiens avaient fustigé l’homme en noir. "M. Veissière, on le connaît, il parle beaucoup, il aime chambrer et il s'en est surtout pris aux joueurs étrangers de l'équipe", avait lâché le milieu de terrain Jérôme Leroy. Luis Fernandez, alors entraîneur du PSG, avait lui disjoncté en bloquant l’arbitre dans le parking pour lui demander ce qu’il avait écrit sur le rapport du match. Il avait écopé de six mois de suspension. "Je ne répéterai pas les propos tenus par l'homme en jaune, avait-il lâché devant les journalistes. (…) Ce soir, il nous a refait une 'Veissière'. Il va peut-être à la Coupe du monde (2002) mais ce n'est pas le numéro un. Dire que c'est ça le top... J'ai de la peine pour les joueurs qu'il va diriger pendant le Mondial."

Le show Varela 

François Modesto, alors défenseur de Bastia, avait épinglé M. Varela un soir de 2014. "Après 19 ans de carrière, j’ai 36 ans, on me dit: "ferme-la". Un arbitre qui me dit "ferme-la" deux ou trois fois dans le match, c’est la première fois. Ça commence à me fatiguer parce que quand, nous, on parle mal à un arbitre ou quand, nous, on fait des gestes sur un terrain, on prend cher et c’est tout à fait logique. Et eux, ils ont le droit de faire ce qu’ils ont envie. Et ça, je ne suis pas d’accord. Là, à 36 ans, me faire "parler mal" par un arbitre comme ça, c’est la première fois que ça m’arrive. Et j’ai joué des matchs de Ligue des Champions, j’ai joué dans d'autres championnats et là je trouve qu’il va un peu trop loin."

Nicolas Couet