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L’AS Minguettes, la parenthèse enchantée

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Petit Poucet de la compétition, l’AS Minguettes affronte Nancy (19h) ce mercredi en huitièmes de finale de la Coupe de France. Une première pour ce club de la banlieue lyonnaise qui n’avait encore jamais passé le cap du 7e tour.

On appelle ça le premier effet Coupe de France. Longtemps montrée du doigt, notamment par ses adversaires, l’AS Minguettes croule aujourd’hui sous les cadeaux. Et ce n’est certainement pas son président qui s’en plaindra. Bouteilles de vin, cadres, trophées… En poste depuis 2009, Amed Zouak n’avait encore jamais connu ça. Son club non plus. Jamais en plus de 40 ans d’existence, il n’était ainsi parvenu à passer le 7e tour de la Coupe de France. « Je voulais être président d’un club de foot, pas d’un club de voyous, souffle Amed Zouak. Il reste encore beaucoup de boulot, c’est un boulot de tous les jours sur le quotidien. C’est une sorte de récompense. Avec tout ce qui a été dit sur ce club, aujourd’hui, je suis fier d’être président des Minguettes. »

Désormais installée dans le championnat de CFA 2, l’équipe fanion connaitra ce mercredi les honneurs d’un 8e de finale contre Nancy. Dans un quartier présenté comme difficile, cette qualification offre une véritable vitrine et une publicité de luxe pour Marc Buisson. « Notre priorité, c’est déjà de sensibiliser les parents pour les amener au sport, explique le directeur sportif. Il y a déjà des parents qui nous appellent pour inscrire leurs enfants pour l’année prochaine. Il y a donc eu un impact phénoménal. Il y en a même qui veulent s’investir, qui veulent nous aider, c’est énorme. »

L’entraîneur : « Personne ne viendra voler nos souvenirs »

Il faudra néanmoins un exploit pour passer ce tour. D’autant que depuis la qualification contre le Poiré-sur-Vie (National) au tour précédent le 23 janvier dernier, l’équipe rhodanienne s’est inclinée lors de ses deux dernières rencontres de championnat, dont la dernière jouée le 9 février à Thiers (2-1). Le reste ? Que des matchs reportés en raison du mauvais temps. On a connu meilleure préparation. Pas de quoi effrayer le capitaine de cette équipe : « Pour moi, c’est magique ! J’y croyais même plus, je me plaignais déjà en me disant que jamais je ne ferais un tel parcours dans ma carrière amateur, salive Stéphane Granturco, 33 ans, dont 27 passées au club. Et puis voilà, pour ma dernière, ça me tombe dessus. Je suis donc vraiment heureux. »

Ce mercredi, ils seront près de 8000 dans le Matmut Stadium, l’habituel stade de l’équipe de rugby de Lyon pour supporter les hommes de Karim Mokeddem. Bien entendu, l’AS Minguettes ne se présentera dans le costume du favori contre la lanterne rouge de Ligue 1, mais l’essentiel est ailleurs. « Il y a des moments magiques dans les évènements sportifs, et là on est en train d’en vivre un, conclut l’entraîneur rhodanien. Comme je le dis aux garçons, dans la vie, on peut te prendre plein de choses. Mais les souvenirs, personne ne viendra te les voler. Ils resteront à vie. Peut-être que dans vingt ou trente ans, on en reparlera autour d’un café. Il faut jouer, prendre du plaisir et vendre chèrement notre peau, ce serait déjà beau. »

Pierrick Taisne (avec E.J. à Vénissieux