La Coupe pour Guingamp, la déprime pour Rennes

Les Guingampais soulèvent la Coupe de France pour la deuxième fois de leur histoire, après 2009 - -
L’enjeu. Et le jeu. On dit souvent que lorsque le premier prend le pas sur le second, c’est toute une équipe qui déraille. Samedi soir, sur la pelouse du Stade de France, le Stade Rennais n’a fait que confirmer cette donne. Dans les grandes largeurs. Timorés, fébriles, incapables de jouer à l’endroit et d’enflammer la rencontre, les protégés de Philippe Montanier ont été battus par Guingamp (2-0). Leur cauchemar en Coupe depuis la finale de… 2009, perdue à Saint-Denis face au même rival breton (2-1). Une bête noire, tout simplement, cette saison, contre qui laquelle les Rennais se sont inclinés pour la troisième fois en autant de confrontations cette saison. La dernière Coupe de France – et dernier trophée – glanée par le Stade Rennais en 1971 attendra encore un peu avant de connaitre une petite sœur.
Si Saint-Denis avait des airs de capitale de la Bretagne, les 80 000 spectateurs du Stade de France auraient très bien pu agiter des fanions de l’En-Avant Guingamp, tant les hommes de Jocelyn Gourvennec ont marqué cette finale de Coupe de France de leur empreinte. L’ancien milieu de terrain de l’OM l’avait rappelé en conférence de presse : il voulait gagner « un titre le plus vite possible ». Lui qui n’a jamais remporté la moindre breloque en 18 ans de carrière chez les professionnels, était bien décidé à changer la donne. Visiblement, il a su faire passer son message à ses ouailles, incisifs dès le premier quart d’heure.
Rennes ne s'est jamais révolté
Car c’est un véritable cyclone qui s’est abattu alors sur le but de Costil, vigilant devant Beauvue (8e) avant de voir l’ailier droit guingampais tout prendre de la tête, mais sans réussite (15e, 18e). Déjà largement averti (Mandanne, 9e ; Kerbrat, 11e et Yatabaré, 20e), Rennes a rompu une première fois en fin de première période. Finalement au moment où les débats tendaient à se rééquilibrer. Bien aidé par un dégagement du poing complètement raté de Costil, Martins Pereira ouvrait le score d’une puissante volée en pleine lucarne (1-0, 37e). Sonnés, les Rouge et Noir le seront une nouvelle fois dès le retour des vestiaires. Sur un débordement de Langil, Yatabaré profite de l’apathie d’Armand et de Moreira pour tromper sereinement Costil à bout portant (2-0, 47e). 2-0, comme lors de ses deux précédentes défaites en championnat face aux Guingampais : Rennes connait déjà le film. Ses supporters aussi.

Philippe Montanier tentera bien son va-tout en envoyant Ntep (52e), Oliveira (62e) et Pajot (68e) au feu. Mais la révolte espérée n’aura jamais lieu. Pis… sans Costil, décisif du pied devant Yatabaré (55e) et un manque de réalisme de Beauvue (72e), la soirée, déjà cauchemardesque pour le club de la famille Pinault, serait devenue infernale. Au coup de sifflet final, c’est un Sylvain Armand au regard hagard qui verra les Guingampais jubiler devant lui. Lui, habitué du Stade de France et plutôt bien verni en Coupes, n’était pas là en 2009, contrairement à Romain Danzé. Mais comme son capitaine, l’ancien Parisien s’est laissé rattraper par la sinistrose ambiante, largement nourrie par ce nouvel échec majuscule des Rennais. Synonyme de nouvelle meurtrissure profonde pour les Bretons, qui, en tribunes ou sur le terrain, affichaient des visages marqués. Et Guingamp dans tout ça ? Cinq ans après, les Costarmoricains retrouvent la Ligue Europa. De quoi libérer les têtes… et leur donner le coup de boost nécessaire pour assurer leur maintien en Ligue 1.