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Lyon a évité le piège

Alexandre Lacazette

Alexandre Lacazette - -

Longtemps accroché par des Corses déchaînés, Lyon a su se montrer patient et se servir de sa supériorité numérique après l’expulsion de Colinet pour se qualifier pour la finale de la Coupe de France, mardi aux dépens d’Ajaccio (4-0).

Il y avait eu, tout d’abord, un début de tension entre Jean-Michel Aulas et son homologue ajaccien Fanfan Tagliaglioli sur fond de délocalisation de la demi-finale de Coupe de France. Tension vite apaisée après une explication entre les deux présidents. Puis ces propos du boss du Gazélec : « Les lions sont en cage. A sept heures, je vais l’ouvrir. » De quoi mettre une vraie dose de piment à cette rencontre a priori déséquilibrée. Et annoncer aussi la couleur : l’OL allait souffrir pour arracher sa qualification, mardi soir, face aux Corses. « On avait prévu ce début de match, confie Rémi Garde. Le plan de jeu était de se maîtriser, d’être dans le contrôle, de jouer un peu plus long et de sauter les lignes, jusqu’à ce que l’équipe adverse soit fatiguée. »La libération et la route balisée vers Saint-Denis, Lyon ne l’a vraiment aperçu qu’à partir de l’heure de jeu (59e), grâce à Lacazette, bien à-propos pour reprendre un tir de Briand difficilement repoussé par Rastello. Mais les quatre fers en l’air et trente-six chandelles aussi, une bonne demi-heure avant, lorsque l’international Espoirs, titulaire pour la première fois depuis le 17 mars et le derby contre Saint-Etienne (0-1), se faisait fauché par derrière par Colinet, exclu pour le coup.

Cet acte a échauffé les esprits, en accouchant notamment de quelques autres gestes beaucoup trop virils, comme celui qui a mis Dabo au tapis après un mauvais tacle. Il a surtout précipité la chute d’un Gazélec jusqu’alors volontaire, entreprenant et complètement décomplexé, à l’image de ce poteau droit trouvé par Colloredo (10e), cette tête trop croisée de Rachidi dans la même minute, cette frappe trop enlevée de Seymand (20e) ou encore ce coup franc canon de Verdier difficilement repoussé par Lloris (34e). Le même Verdier glacera le sang de l’état-major lyonnais quand, au retour des vestiaires, sa frappe pleine de culot du gauche ira heurter le poteau gauche de Lloris (49e).

Colinet change tout

Mais voilà, à dix contre onze, le rêve d’un exploit face à un ténor de Ligue 1 s’est effiloché. « J’aurais aimé jouer à onze contre onze plus longtemps, regrettait Dominique Veilex. On a confondu agressivité et nervosité, on a trop défendu le cul par terre. C’est mon regret. Le carton rouge nous a fait très mal. » L’enroulé pied gauche de Briand sur la transversale (13e) et le coup franc de Källström, également promis au même sort (45e+2), sont autant d’avertissements, sans frais une fois passé l’heure de jeu. Car derrière le but de Lacazette, Ajaccio craque. Inexorablement. Lopez (73e, 2-0) reprend triomphalement un centre en retrait parfait de Réveillère, Grenier s’illustre d’un lob astucieux en fin de match (80e, 3-0) avant que Gomis ne corse l’addition d’une puissante frappe du droit (90e, 4-0).

Fatigués, les Corses n’ont pas pu tenir leur « ambiance Nicosie » jusqu’au bout de la rencontre. La faute à un Lyon beaucoup plus mûr depuis sa déconvenue en terre chypriote. C’est avec calme que l’OL s’est dégagé du piège ajaccien. « Il y avait une énorme volonté du Gazélec d’aller au Stade de France. Ce match se termine bien, savoure Garde. Beaucoup d’équipes de Ligue 1 se sont cassées les dents ici. » Face à une équipe de morts de faim et un public contre elle, l’équipe de Rémi Garde a confirmé son retour en forme et s’est offert, trois jours après s’être relancé pour une place en Ligue des champions, un deuxième billet pour Saint-Denis. Difficile de mieux préparer sa finale de Coupe de la Ligue, samedi face à l’OM.

A.D