Mais qui est Thil ?

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Certains prendront cela pour un manque d’ambition, un aveu de faiblesse. D’autres pour du réalisme. D’autres encore pour de l’humilité. Alors que Gregory Thil enchaîne les buts depuis quatre saisons qu’il est Boulogne-sur-Mer, le natif de Creil se « contente » de sa Ligue 2. Sans chercher à voir plus haut. Pour le moment en tout cas. A 28 ans, l’attaquant sera le fer de lance de sa formation contre Toulouse en huitièmes de Coupe de France.
Le Toulouse d’André-Pierre Gignac. Pas de quoi l’affoler pour autant. « Je l'ai déjà affronté quand il avait été prêté à Pau par Lorient (2005-06), se souvient Thil. De toute façon, nous n'avons pas la même envergure. Lui est un joueur qui joue en Ligue 1, qui est meilleur buteur du championnat. Même si nous gagnons, il restera en L1 et moi en L2 ! » Un discours étonnant ? Pas tant que ça si l’on questionne celui qui l’a découvert à Mouy en 2001 et engagé à Beauvais. « C’est quelqu’un de humble, qui sait d’où il vient », calme Jacky Bonnevay.
Il joue un an avec Savidan
Parce que l’histoire de Thil ne se limite pas à dix buts en trois saisons à Beauvais et soixante-six en trois ans et demi à Boulogne ! Employé municipal jusqu’à son transfert définitif, il allait alors s’entraîner une fois par mois avec Beauvais. Il marque tout de suite Jacky Bonnevay. Notamment par « son attitude, son élégance et son investissement ». Mais pas seulement. « C’est quelqu’un de passionné qui s’intéresse à son métier. Il est dynamique, positif et a la passion du foot. »
De là à le voir à l’étage supérieur ? Pourquoi pas à en croire Bonnevay. « Ça a bien été le cas pour Savidan ou Gignac. Ce sont des garçons atypiques. On ne sait pas où il va s’arrêter. Si Boulogne ne monte pas, des clubs vont s’intéresser à lui. Des attaquants de cette trempe ne se trouvent pas si facilement. » Lui qui a évolué avec Savidan en 2002-2003 à Beauvais avait joué un mauvais tour au Caennais lors de l’élimination des Normands au tour précédent (3-1) rééditerait bien la performance. « Après Savidan, ce sera Gignac. C'est assez rigolo », s’amuse-t-il. Pas sûr que les Toulousains apprécient.