Quevilly, la victoire sans excès

Le club de Quevilly (CFA) s'est qualifié mardi pour les demi-finales de la compétition - -
Ils sont une trentaine sur le parking du stade Robert-Diochon. Une poignée d’irréductibles, l’écharpe jaune et noir autour du cou, qui attendent leurs héros à la sortie des vestiaires. Deux heures auparavant, Quevilly (CFA, 4e division) éliminait Boulogne (L1) en quart de finale de la Coupe de France (3-1).
A chaque fois qu’un joueur de l’USQ se présente, c’est la même histoire. « Tu nous as fait pleurer, on est passé par toutes les émotions », glisse une dame en embrassant Hicham Rhoufir. Devant ses supporters, le gardien quevillais connaît son quart d’heure de gloire. Acclamé par ses fans, poursuivi par les caméras, il salue tout le monde et signe quelques autographes. « Merci, merci », lâche-t-il timidement avant de rejoindre ses partenaires.
Pour les joueurs de Quevilly, la nuit ne fait que débuter. Après les effusions de joie et les chants dans le vestiaire, tous ont rendez-vous à la « Taverne du Vieux-Marché », dans le centre-ville de Rouen. « On en profite, c’est le président qui régale ! », lance l’un d’eux.
Sur place, le président Mallet est aux anges. De table en table, il félicite ses protégés un verre de champagne à la main. « Bravo les gars, il faut savourer ! » Entre la pièce du boucher et le vacherin glacé, les joueurs, avec compagnes et enfants, refont le match et s’invectivent d’une table à l’autre. « J’ai revu les images à la télé, sourit Abdel Majide Ouahbi, l’auteur du troisième but. Le gardien ne me voit pas arriver, ça va trop vite ! »
Direction l’« Ibiza »
L’attaquant quevillais fait partie des animateurs d’une soirée plutôt calme, où personne ne semble réaliser la portée de l’exploit. « On est encore sur notre petit nuage, admet Sébastien Vaugeois. C’est le retour au calme par rapport à ce qui s’est passé après le coup de sifflet final. On va mettre un peu de temps à s’en remettre. » « Là, je commence à avoir mal aux jambes, ajoute Ouahbi. Mais je pense que la nuit elle va être longue ! »
A la sortie du restaurant, vers une heure du matin, la moitié des convives décide pourtant de s’arrêter là. « Il y en a qui bossent, demain ! », sourit un Quevillais. « Dès que je me lève, j’achète tous les journaux », rêve déjà un autre.
Pour les plus motivés, direction l’« Ibiza », la seule discothèque rouennaise ouverte un mardi soir. Après quelques minutes de marche dans les rues désertes de la « ville aux cent clochers », ils atteignent la devanture rouge et jaune de l’établissement. Il n’y a pas foule, mais le disc-jockey annonce leur arrivée, sur le dernier tube de David Guetta. L’occasion pour les Quevillais de se tester à quelques pas de danse. Là-encore, sans excès. La tête sans doute déjà tournée vers la demi-finale.