Quevilly, le rêve éveillé

Les joueurs de l'US Quevilly - -
Ils ne voulaient pas quitter la pelouse de Michel-d’Ornano. KO debout. Hagards. Egarés. Mais surtout tellement heureux. « C’est de la bombe le foot, lâche le héros de la soirée, Anthony Laup, auteur du but de la qualification à la 94e minute de jeu. C’est une de mes plus belles émotions de footballeur. Il y en aura une autre encore plus forte le 28 avril. Mais c’est extraordinaire. » Même son de cloche chez Frédéric Weiss : « On en a vécu des choses depuis qu’on est à Quevilly, mais là, c’est le summum, lâche-t-il. On a fait un truc de dingue. On n’arrive pas à réaliser encore. On va emmener toute la Normandie avec nous au Stade de France. »
Premier club amateur depuis Calais (finaliste en 2000 contre Nantes), Quevilly savoure, profite de chaque instant de bonheur et laisse ses protégés diffuser leur joie. Il y en a, comme le capitaine Cédric Beaugrard, qui associe le Stade de France à un « cadeau ». D’autres sont persuadés de repeindre entièrement les travées de l’enceinte dionysienne avec l’aide du public haut-normand, comme Mathias Jouan, qui rêve d’un « Stade de France en jaune et noir ».
Jouan : « Un match important samedi pour le maintien »
Il y a ceux, enfin, qui, refont déjà le match. « A la mi-temps, le discours du coach a été déterminant, témoigne ainsi le latéral droit Alexandre Verdin. Ça a tout changé. Il nous a dit qu'il n'y avait que 1-0, qu'on avait tout le temps de revenir. On est bien revenus en seconde période, sans douter. Physiquement, on était cramés, mais dans la tête, on était tous en mesure de se surpasser. »
Cette capacité à aller chercher l’exploit au fond des tripes, un homme n’en doutait absolument pas. « Une fois de plus, nous avons vécu un scénario de folie, lâche le président Michel Mallet. Ca partait dans tous les sens. On avait peur de prendre un but. On espérait pousser les Rennais en prolongation, et finalement, c'est nous qui portons le coup de boutoir. Ce but qui nous permet d'emmener toute la Normandie au bout du rêve. Ce qui s'est passé ce soir (mercredi) dépasse tous les superlatifs. C'est vraiment exceptionnel. Ces moments, il faut les vivre à fond et les partager avec tous les gens qui aiment le club. » Nul doute que Quevilly saura le fêter. Même si, comme le rappelait Mathias Jouan, « il y a un match important pour le maintien samedi » contre Martigues (15h), sur sa pelouse d’Amable Lozai. Pas sûr que l’euphorie soit retombée d’ici là.