Quevilly renverse Rennes

Anthony Laup - -
Rennes devra encore attendre. Une année de plus au moins. Une éternité encore pour un club qui n’a plus rien gagné depuis 40 ans et son succès devant Lyon (1-0) en Coupe de France. Car la Vieille Dame, si proche si lointaine également mercredi soir, s’est encore refusé à elle. La faute à ces diables d’amateurs de l’US Quevilly (2-1), toujours prompts à tendre un piège à un club de l’élite. Après Marseille au tour précédent, c’est la formation de Frédéric Antonetti qui s’est pris les pieds dans le tapis jaune et noir, pourtant bien abîmée en première période après l’ouverture du score de Féret (8e). Mais la suite n’a pas voulu sourire aux Bretons.
Comme il y a deux ans, en 8e de finale à l’époque, Rennes s’est fait surprendre par Quevilly. Les trois jours de mise au vert, « comme les pros », effectués cette semaine par le 14e du National, ont-ils permis à l’USQ de bâtir son nouveau coup de filet ? Toujours est-il que le spécialiste de la Coupe (demi-finaliste en 1927, 1968, 2010 et 2012, finaliste contre l’OM en 1927) a rarement souffert au jeu des comparaisons. Certes passifs sur l’ouverture du score rapide des Rennais, les protégés de Régis Brouard ont ensuite repris leurs esprits. Vaillants mais pas conquérants, les locaux tentent crânement leur chance. Et, dans ce registre, les tentatives de Valero (15e) mais surtout de Capelle (32e), magnifiquement détournée par Costil, font affiche d’avertissements.
Costil a retardé l’échéance
Elles dessinent aussi les suites de la rencontre pour les amateurs. Déterminés, les joueurs de Quevilly s’enhardissent, en même temps que Rennes, longtemps dominateur, décline. Si Boye, seul au point de penalty, rate le break (56e), Hérouat, tout juste entré en jeu, chauffe d’abord les gants de Costil (59e) avant de trouver la lucarne droite du portier breton (64e). Un signe. Car Rennes, malgré un sursaut d’orgueil, ne maitrise plus grand-chose. Le vent tourne, les minutes défilent et Quevilly commence à humer, lentement mais sûrement, un parfum qu’il n’avait plus senti depuis 85 printemps… Sensation définitivement entérinée dans le money-time par Laup, malchanceux une minute plus tôt devant Costil (90e+2), plein de sang-froid une minute plus tard pour tromper le gardien rennais au bout du temps additionnel (90e+3) et éviter la prolongation. Le pari des amateurs est rempli. Et le 28 avril prochain, ce sont eux qui défieront l’Olympique Lyonnais au Stade de France. Une enceinte que ni Costil, pourtant à la hauteur de l’événement et en larmes à l’issue du match, ni Frédéric Antonetti, qui s’était promis de conjurer la malédiction rennaise, ne verront.
Le titre de l'encadré ici
Le parcours de Quevilly|||
7e tour : 5-2 (après prolongation) à Clermont RC (PHR)
8e tour éliminatoire : 1-1 (3-0, tab) contre Feignies (CFA2)
32es de finale : 0-0 (5-4, tab) à Rennes TA (DH)
16es de finale : 1-0 contre Angers (L2)
8es de finale : 2-0 (après prolongation) contre Orléans (National)
Quarts de finale : 3-2 (après prolongation) contre Marseille (L1)
Demi-finales : 2-1 contre Rennes (L1)