Quevilly veut continuer à rêver

Au tour précédent, les amateurs avaient éliminé le Stade Rennais (1-0). - -
Michel, l’écharpe jaune sur les épaules, vit à quelques pas du stade Lozai, en plein cœur de la cité ouvrière et de ses maisons en briques. Lui, comme les vingt mille habitants de Quevilly, croit dur comme fer à un nouvel exploit face à Boulogne, pensionnaire de Ligue 1. « Je le sens bien, affirme ce supporter qui suit le club depuis les années 60. Sur un match, on peut gagner. Je pense que ça peut se jouer sur un coup de pied arrêté comme contre Rennes. »
Quevilly et la Coupe de France, c’est une vieille histoire d’amour qui se perpétue. Jean-Claude Lemaire est une des anciennes gloires du club. Il a joué une demi-finale de Coupe de France contre Bordeaux en 1968 (défaite 2-1). « J’espère qu’ils vont faire aussi bien que nous. J’ai des souvenirs impérissables de cette campagne. A Quevilly, il y a un vrai état d’esprit, un amour du maillot. Et ça se cultive. Les dirigeants sont des anciens joueurs d’ici. Ils ont su garder l’esprit du club. »
« Plus dur que face à Rennes »
Dans le préfabriqué qui sert actuellement de clubhouse, le match est dans toutes les têtes. Les joueurs rentrent d’une mise au vert. Une préparation inhabituelle concoctée par leur entraîneur Régis Brouard, mais essentielle avant un choc face à une équipe Pro. Abdel Majide Ouahbi, agent de médiation dans la vie et joueur de l’USQ, s’attend en tout cas à un duel âpre et difficile. « A mon avis, ça va être plus compliqué que Rennes. Les Rennais venaient de battre Bordeaux. Ils se sont dits : Quevilly, ça va être facile ! Boulogne ne va pas arriver avec la même mentalité. Ils jouent leur saison sur ce match. »
Les Quevillais qui évoluent en CFA refusent de se mettre une quelconque pression face à une équipe trois divisions au dessus de la sienne. Abdel veut juste profiter. « L’important, c’est de
vivre ce moment à fond. On s’en rappellera longtemps. On a habitué à jouer devant 200 spectateurs. Là, on va jouer devant 11 000 personnes à Rouen. Ça donne des frissons. »