Un bûcheron à l’assaut de l’Abbé-Deschamps

Le capitaine auxerrois va essayer de ne pas passer à la trappe face à Plabennec, comme Nancy et Nice aux tours précédents. - -
Steven Abiven mène une double vie. Le jour, cet habitant de Plabennec exerce les métiers de bûcheron et de débroussailleur. « Je fais tout ce qui concerne l’entretien des jardins publics », explique-t-il. Le soir, il change de costume pour enfiler la tenue du footballeur. A 29 ans, il est latéral droit du Stade Plabennecois, 16e du National. Jusqu’à présent, le mélange des genres lui a bien réussi.
Mercredi soir, son club défie Auxerre en 8e de finale de la Coupe de France. Un challenge qui n’effraie pas Steven. Cette saison, le club du Finistère a déjà sorti Nancy et Nice, deux clubs de Ligue 1. « A Nice, je devais défendre sur Mounier, se souvient Abiven. Ça s’était bien passé. A Nancy, avec Malonga, c’était la même chose. Chafni ? Je vais le regarder dix secondes mais bon après, je passerais à autre chose. »
Cette faculté de tout relativiser en permanence, le latéral droit la doit à son quotidien surchargé. « Une fois le boulot terminé, direction l’entraînement, confie-t-il. 18-20h30, voilà les horaires sauf le jeudi. C’est dur d’enchaîner. Le travail est physique, ce n’est pas toujours simple de passer de la tronçonneuse aux crampons mais j’ai choisi cette vie. Je ne vais pas me plaindre non plus. On n’a pas le choix. Le foot, ça arrondit juste les fins de mois. »
« Le foot arrondit les fins de mois »
Le Plabennecois n’est pas le seul à allier vie professionnelle et performance footballistique. Question d’obligation. Promue en National la saison dernière à la faveur de la rétrogradation de Sète, sa formation se bat aujourd’hui pour se maintenir. 16e du championnat, le Stade dispose d’un des plus petits budgets. Malgré cette réalité, toutes les composantes du club s’accrochent. « Il y a un véritable engouement de la région, explique son président Hervé Foll. Nous avons comme sponsor principal des agriculteurs. Ils ne sont pas moins d’une vingtaine à nous avoir rejoints. Grâce à cette opération, qui est une première en France, on a pu compter sur l’apport de 50 mille euros. Et puis la Coupe de France attire les médias. Les joueurs jouent le jeu. Ils connaissent la situation du club. »
« On est là avant tout pour se faire plaisir, rappelle Steven. On ne pensait pas évoluer en National aujourd’hui alors… On prend ce qu’il y a. A chaque fois, on se comporte comme si on jouait une rencontre de National, sauf qu’il faut se hisser un cran au-dessus. » Nice et Nancy ont payé cette prise de conscience aux tours précédents. Jamais deux sans… trois ?