«L’interdiction aux supporteurs de l'OM et du PSG n’était pas éternelle»

Pour la première fois depuis 2009, supporters parisiens (même s'ils pourraient décliner l'invitation) et marseillais pourront se rendre au Vélodrome et au Parc des Princes. Pour Antoine Boutonnet, patron de la Direction nationale pour la lutte contre le hooliganisme, c’est une décision logique.

Antoine Boutonnet, même si le club de la capitale décidait d'annuler le voyage de ses supporters faute de postulants (la décision devrait être prise demain), pouvez-vous nous expliquer le choix de rétablir le déplacement de supporters pour OM-PSG et PSG-OM ?

Lorsque la décision a été prise d’interdire les déplacements de supporters en concertation avec la Ligue de football professionnel et les deux clubs concernés, il était bien évident que cette décision n‘était pas éternelle. Il fallait de toute façon revenir à une situation tout à fait normale de déplacements de supporters. C’est pourquoi il a été décidé, notamment pour le déplacement de Marseille, un déplacement encadré avec un nombre limité de supporters, dans un premier temps 400. On veut éviter qu’un nombre de supporters, qui seraient en mesure de commettre un certain nombre d’infractions, puissent faire des déplacements et venir en marge d’évènements sportifs pour y commettre des infractions.

Le PSG proposait un package individuel à 340 € (vol aller-retour + billet du match) : n’est-ce pas une manière de sélectionner ses supporters au portefeuille ?

Il se trouve que là, le moyen de transport est onéreux. C’est surtout le souci pratique qui l’a emporté pour ce déplacement à Marseille. Ce n’est pas du tout une discrimination par l’argent. Vous avez des déplacements à l’extérieur qui ont été faits à des tarifs tout à fait abordables. Et comme on l’avait fait par le passé, il y aura un arrêté sur les restrictions des déplacements et un autre qui interdira toute personne de rentrer dans et aux abords du stade Vélodrome aux personnes qui ne sont pas encadrées par le PSG (voir encadré). Les personnes qui viendraient donc au Vélodrome par leurs propres moyens sont susceptibles d’être interpellées pour non-respect d’arrêté préfectoral.

Le dispositif mis en place satisfait-il tout le monde ?

Je ne sais pas mais en tout cas, les résultats sont là et c’est le plus important. On le voit pour l’instant, ça se passe bien à domicile comme à l’extérieur, les choses se sont apaisées. Les initiatives qui sont faites pour sortir de la spirale infernale de la radicalisation du comportement des supporters sont toutes bonnes à prendre.

Certains supporters se plaignent du manque d’ambiance au Parc des Princes avec les dissolutions des associations…

Vous me parlez de l’ambiance, personne n’a le monopole de l’ambiance et on peut constater aujourd’hui qu’il y a une excellente ambiance au Parc des Princes. Je vous rappelle que quand vous avez des associations qui ont été dissoutes, on ne peut pas reconstruire de façon ouverte ou déguisée des renaissances d’associations qui ont déjà disparu, c’est la loi. Et par rapport à ce point bien précis de la loi, nous aurons une attention toute particulière. A nous de voir qui est derrière ces groupes avec l’aide de nos services de renseignements.

Le titre de l'encadré ici

OM-PSG : Un choc bien encadré|||

En marge du match OM-PSG de dimanche, les pouvoirs publics ont décidé de prendre plusieurs arrêtés. Le premier sera préfectoral et indiquera le périmètre à l'intérieur duquel « toute personne se prévalant de la qualité de supporters du PSG, non encadré par le club », ne pourra circuler. Cette restriction concernera l'intérieur du stade Vélodrome et les abords de l'enceinte. Un autre arrêté, ministériel cette fois-ci, interdit le déplacement des supporters parisiens, hors encadrement du club, vers la cité phocéenne. Tous les détails de ces arrêtés, et notamment la délimitation au niveau des voiries, ont été définis lors de la réunion de sécurité qui s'est tenue ce mardi après-midi à Marseille, en présence de représentants des clubs et des pouvoirs publics. L.B.

Propos recueillis par Loïc Briley