Thiriez : « Pour une coupe en bois, c’est pas mal »

Frédéric Thiriez, président de la LFP - -
Président, qu’attendez-vous de cette finale entre deux des plus grandes équipes du championnat ?
Pour une coupe en bois, pour une sous-coupe, c’est pas mal, c’est même exceptionnel. On assiste à un engouement sans précédent. On est plein depuis trois semaines, les billets se sont vendus en à peine une journée. Le match sera retransmis en France par France Télévisions et à l’étranger dans 73 pays, soit 200 millions de foyers. Je tiens à dire aussi que je regarderai la finale de la Coupe de France (le 28 au SDF entre Quevilly et Lyon, ndlr) avec autant d’excitation. C’est magnifique, le choc entre pros d’un côté, le choc entre amateurs et pros de l’autre. Les deux coupes sont complémentaires.
Le Trophée des champions pourrait offrir un match entre Quevilly et Montpellier à New-York. Seriez-vous satisfait d’un tel scenario ?
(Embarrassé) Laissons-les jouer, n’allons pas trop vite en besogne. Il y a d’abord des finales, place au jeu.
Vous avez appelé le foot français à un sursaut après la dégradation de la France à l’indice UEFA (6e). Que vouliez-vous dire ?
Il y a un manque d’envie chez nos clubs s’agissant de la Ligue Europa. Depuis l’an dernier, j’attire l’attention sur cette question. Il faut qu’ils y réfléchissent. Si on enlève la Coupe de l’UEFA, on est 5e mais là encore c’est insuffisant. En 2008, j’avais ambitionné qu’on serait 3e en 2012. Je suis lucide, c’est un échec. Nous n’avons pas progressé. Les écarts de compétitivité se creusent. Les grands clubs européens sont plus riches mais ils abusent d’une concurrence déloyale. En Espagne, ils ont 750 millions d’euros de dettes fiscales ! Sans conséquence !
Le rebond peut-il passer par un retour à 18 clubs en L1 ?
Ça fait partie des questions qu’il faut se poser. Je l’avais proposé en 2004 à l’assemblée des clubs qui avait voté majoritairement contre. Il faut aussi penser à la Ligue 2, doit-elle passer à 22 ? Il y a aussi l’impact sur la billetterie.
Les droits TV de la Ligue 2 sont mis sur le marché. Qu’en attendez-vous ?
Aujourd’hui nous sommes très loin du compte pour maintenir les recettes des clubs (aux droits de la L2, s’ajoute la téléphonie mobile de la L1, ndlr). Nous sommes à -100 M€ par an. J’y pense tous les matins en me rasant. Ce qui va se passer dans les mois qui viennent va être déterminant.