Valbuena : « Mon père a vraiment envie que je gagne »

Le milieu marseillais pourrait soulever son premier trophée avec l'OM ce samedi au Stade de France. - -
Mathieu Valbuena, vous avez fréquentez le centre de formation de Bordeaux et demain, vous retrouvez les Girondins en finale de la Coupe de la Ligue avec le maillot olympien. Aviez-vous pensé vivre un jour un tel scénario ?
Quand j’étais au centre de formation de Bordeaux, je n’aurais jamais imaginé jouer une finale contre les Girondins, d’autant plus avec le maillot de l’OM. C’est une finale à gagner. On espère ramener ce titre que cherche Marseille depuis un bout de temps. C’est celui qui aura la plus grosse envie et la plus grosse motivation qui gagnera ce match.
Avez-vous une motivation secrète ?
Peut-être secrète, mais ça reste une finale. C’est Bordeaux, un club qui monte en puissance, c’est quelque part un match de Ligue des champions. C’est spécial, mais il n’y a pas de revanche.
Avez-vous mis de côté cette période où Bordeaux a décidé de ne pas vous conserver ?
Oui, car j’ai pris énormément de plaisir. J’ai gardé de très bons souvenirs et pris conscience que le haut niveau demande beaucoup d’exigence. Toutes ces années m’ont fait progresser. J’aurais aimé poursuivre l’aventure, mais c’est un mal pour un bien puisque qu’aujourd’hui je suis à Marseille. Il n’y a aucun sentiment de revanche.
Pour votre famille toujours installée à Bordeaux, cela doit être particulier…
Mon père travaille toujours à Bordeaux. Il a vraiment envie que je gagne, sinon il va se faire chambrer. J’ai des amis qui sont pour moi, mais ils ont un sentiment mitigé puisqu’ils sont Bordelais.
Vous êtes bien plus souvent titulaire qu’en début de saison. A quel moment avez-vous senti que les choses changeaient ?
Avec Gerets, ça se passait bien et puis j’ai dû de nouveau prouver après son départ. Ça ne me dérange pas, car on ne reste jamais sur ses acquis. La discussion à Peralda (ndlr : lors du stage hivernal de l’OM) m’a permis d’avancer et de prendre conscience que je devais bosser. Ça s’est super bien passé ensuite sur le terrain. J’avais besoin d’être plus concerné pour le groupe. Si on veut gagner des titres, il faut aussi regarder le collectif. Marseille s’en sortira par son collectif.
Deschamps a-t-il reconnu s’être trompé à votre sujet ?
Il savait que je pouvais apporter à l’équipe. Ça été du travail. Partout où je suis passé, je n’ai jamais eu de cadeau. J’ai toujours gratté ma place. Je vois qu’il me fait confiance et j’essaye de lui rendre de la meilleure façon possible.
« Les Bleus ? Ma pire tristesse »
Vous avez été convoqué en 2008 en équipe de France, mais vous avez dû renoncer sur blessure. Quel souvenir en gardez-vous ?
C’est la pire tristesse que j’ai connue depuis que j’ai signé pro à Marseille. On se sent blessé et impuissant. Rater de tels évènements, c’est très dur. Mais j’ai toujours fait les choses plus tard que les autres. J’espère que je reviendrai un jour, mais je ne me focalise pas là-dessus. Je sais que je dois encore bosser.
Que vous reste-t-il à améliorer ?
Je suis capable de marquer des buts, mais je n’en marque pas assez. Je dois aussi faire plus de passes décisives.
Quand prendrez-vous une décision sur votre avenir ?
Ce n’est pas un sujet tabou, mais pour l’instant, je ne pense pas du tout à mon avenir. Il y a une finale et un sprint à disputer en Ligue 1. Il est trop tôt pour parler d’avenir. Il faudra en parler, mais je me sens bien ici. Même quand je ne jouais pas, j’avais dit que j’aimais l’OM.
Si on vous propose de signer pour une deuxième place en championnat et une Coupe de la Ligue, signez-vous ?
(Hésitation). Oui. Je signe. Je sais que le championnat sera difficile, même si l’OM est capable de gagner cette finale et d’accrocher cette première place. Et puis deuxième, c’est quelque chose de fort également. Depuis que suis ici, j’ai fait troisième, deuxième, deuxième. J’espère pouvoir monter un peu plus haut. Ecrire une histoire ici serait fort. Ça passe par le match de samedi.