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A la reconquête du bonheur

Diego Forlan

Diego Forlan - -

Les Pays-Bas et l’Uruguay s’affrontent dans la première demi-finale du Mondial (20h30) avec pour objectif de retrouver une finale qui les fuit depuis plusieurs décennies.

L’heure des Pays-Bas est peut-être venue. Ce mardi, les Néerlandais affrontent l’Uruguay (20h30) en demi-finale du Mondial. Depuis la fin des années 70, les Oranje étaient les éternels perdants sympathiques en Coupe du monde : ils jouaient souvent le meilleur football, mais à l’arrivée, les finales les fuyaient. Ce temps est-il révolu ? « Au Pays-Bas, nous avons l’habitude de voir une équipe qui joue très bien mais qui perd souvent à la fin. Cette fois, ce sera peut être l’inverse », espère l’ancien Marseillais Boudewijn Zenden.

Les Bataves ont l’occasion de disputer à nouveau la finale d’un Mondial trente-deux ans après la précédente, perdue 3-1 face à l’Argentine. Et trente-six après celle de 1974 face à la RFA, 2-1. C’était une autre époque, celle de Led Zeppelin et du Pink Floyd, quand l’Ajax Amsterdam séduisait l’Europe avec son football total.

Les choses ont changé depuis. Champions d’Europe en 1988, machine à fabriquer des stars flamboyantes, les Pays-Bas n’ont connu qu’une seule demi-finale (1998) en Coupe du monde. Et la période rock’n’roll de l’offensive a laissé la place cette année à l’efficacité -voire à l’austérité diront les plus critiques. Pour le sélectionneur Bert Van Marwijk, l’équipe doit avant tout bien défendre, puis compter sur ses flèches offensives (Sneijder, Kuyt, Robben, Van Persie) pour faire la différence. « La défense pêche un petit peu, analyse Zenden. On a deux joueurs au milieu, De Jong et Van Bommel, qui contrôlent beaucoup donc ça aide derrière. Globalement, il y a six joueurs qui protègent et quatre qui se portent vers l’avant. » Et ça marche. L’équipe hollandaise a remporté ses cinq matchs avec 9 buts marqués à la clé (contre seulement 3 encaissés), en se payant au passage le scalp du Brésil (2-1).

La revanche de Forlan

Certes les Pays-Bas partiront favoris. Mais face à eux, l’Uruguay, également à la recherche d’un passé glorieux (victoires en 1930 et 1950), vendra chèrement sa peau. Fidèle à son jeu de toujours, la rugueuse et accrocheuse Celeste a donné du fil à retordre à tous ses adversaires depuis le début de la compétition.

Pour la première fois dans le dernier carré depuis la Coupe du monde 1970, elle ne veut pas se manquer, surtout après son homérique quart de finale face au Ghana (1-1, 4-2 tab). « On n’a pas de limite, assure Diego Perez (Monaco), dernier joueur de Ligue 1 encore au Mondial. On est un bon groupe, soudé. On est passé par des moments difficiles. On sait qu’on ne gagnera pas si on n’est pas tous ensemble. »

L’Uruguay jouera sans Nicolas Lodeiro, Diego Lugano (blessés), mais aussi sans Jorge Fucile et Luis Suarez (suspendus). Ce dernier, pion essentiel du dispositif de Tabarez (3 buts), va terriblement manquer après sa main décisive contre les Black Stars. « Plus on va loin dans la compétition et plus c’est dur, poursuit Perez. Mais on a des joueurs remplaçants qui peuvent être efficaces. »

Le redoutable buteur Diego Forlan sera bien là. Il tentera de « venger » son propre père, Pablo Forlan. Ce dernier avait participé à la dernière opposition en Coupe du monde entre les deux équipes (2-0) en 1974. La future star de Saint-Etienne et de Bastia, Johnny Rep, avait ce jour-là signé un doublé.

Paul Basse