Algérie : ces Fennecs qui font aussi la « fierté » des formateurs français

Yacine Brahimi et Nabil Bentaleb - -
Un match France-Algérie tient toujours de l’évènement. En témoigne le dernier en date, en 2001, interrompu par un envahissement de terrain à Saint-Denis. Mais si la France bat le Nigeria (18h) et que l’Algérie renverse l’Allemagne (22h) ce lundi, il serait alors encore plus grand puisque les deux équipes se retrouveraient en quarts de finale de la Coupe du monde. Et certains formateurs français trouveraient de nombreuses têtes connues sur la pelouse du Maracana. Car cette équipe algérienne, même si elle n’aime pas beaucoup le surnom « d’autre équipe de France », compte plusieurs éléments qui ont grandi et appris leur métier de l’autre côté de la Méditerranée. Ça n’a pas échappé à Joachim Löw, le sélectionneur allemand : « Nous savons que l’influence française est très marquée. Nous savons que beaucoup d’Algériens ont joué en France. Ils s’y entrainent encore et c’est la même chose pour les équipes de jeunes. »
Si seulement trois joueurs sur les 23 sélectionnés par Vahid Halilhodžić évoluaient en Ligue 1 cette saison (Carl Medjani à Valenciennes, Aïssa Mandi à Reims et Mehdi Mostefa à Ajaccio), 17 sont nés en France. Parmi eux, huit ont même représenté l’Hexagone dans les équipes de jeunes. Alors leur formation, beaucoup l’ont suivie en France. « La plupart des joueurs algériens qui évoluent dans les grands clubs sortent de la formation française, beaucoup plus que d’autres formations, explique Ali Benarbia, ancien international algérien, membre de la Dream Team RMC Sport. Automatiquement, cela montre que la formation a du bon et amène beaucoup de joueurs. »
« Des immigrés ont également donné des joueurs aux Bleus »
En tant que responsable du recrutement au LOSC, Jean-Michel Vandamme a vu passer plusieurs joueurs algériens dans le centre de formation lillois : « C’est une grande fierté d’avoir pu aussi former des joueurs qui n’ont peut-être pas eu la chance de pouvoir s’exprimer au sein de notre équipe nationale. Mais ils ont du talent. Ils ont reçu de bons principes. Je pense que l’Algérie bénéficie de la formation à la française. Le talent de ces gamins, la formation qu’ils ont reçue et coach Vahid (Halilhodžić) à la tête de tout ça, ça pourrait créer quelques surprises. »
Yacine Brahimi, Sofiane Feghouli, Nabil Bentaleb ou encore Hassan Yebda sont par exemple passés par les centres de formation français. Et ce dernier, formé à Auxerre et de double nationalité franco-algérienne, a même été sacré champion du monde des moins de 17 ans avec l’équipe de France en 2001. Mais l’Algérie a également offert des joueurs à l’équipe de France. Parmi eux, Karim Benzema, dont les parents sont d’origine algérienne. « On dit souvent que l’équipe nationale d’Algérie a profité de la formation française, reconnait Ali Benarbia. Mais je vais dire aussi le contraire : des immigrés ont également donné des joueurs aux Bleus. Le plus connu, c’est Zinedine Zidane. C’est bien que ça ne soit pas que d’un côté. »
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